· S | F · Votre chronique transporte petits et grands sur Mars avec John Carter

Mathieu Grumiaux
Par Mathieu Grumiaux, Expert maison connectée.
Publié le 28 décembre 2019 à 11h00
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Nous nous donnons 5 citations et 5 paragraphes pour vous convaincre.
SF film #1 John Carter


Les vacances de Noël, c'est le moment idéal pour se poser en famille, dans son canapé avec un bon film et un chocolat chaud. L'occasion de prendre la direction de Mars, ou devrais-je dire Barsoom, pour cette adaptation du Cycle de Mars par les studios Disney.


John Carter (2012)

d'Andrew Stanton

Le space-opera a toujours été l'un de mes genres préférés depuis tout petit. Quoi de plus normal lorsque l'on découvre, à huit ans, Star Wars sur grand écran. L'adaptation des aventures de John Carter par les studios Disney avait donc tout pour me plaire, et, au moment de sa sortie, la présence d'Andrew Stanton à la barre du projet ne m'a fait que redoubler d'impatience.

« Mars, comme vous l'appelez et pensez la connaitre. La planète rouge »

Et pour cause, le metteur en scène a passé la plupart de sa carrière aux studios Pixar (mon studio chouchou) et a signé rien de moins que Le Monde de Nemo et surtout Wall-E, un chef d'oeuvre de mise en scène qui abordait déjà frontalement l'univers de la science-fiction tout en la rendant accessible aux tout petits.

John Carter raconte l'histoire d'un chercheur d'or et ancien soldat désabusé qui se retrouve mystérieusement projeté sur Barsoom, notre chère planète Mars, théâtre d'un conflit entre deux peuples rivaux. Doté d'une force surhumaine et de la possibilité de réaliser des sauts à très grande distance grâce à une gravité bien plus faible que sur Terre, John Carter va tenter de rentrer chez lui, à moins qu'il ne trouve sur la planète rouge une cause à défendre, et l'amour.

Je le confesse : je n'ai jamais lu Le Cycle de Mars d'Edgar Rice Burroughs (qui est d'ailleurs malicieusement intégré au cœur du récit). Je sais simplement que l'oeuvre est un pilier de la littérature de science-fiction et qu'elle a été pompée dans les grandes largeurs par bon nombre de scénaristes, et notamment par George Lucas pour l'écriture de Star Wars.

« Tu es sur Barsoom, John Carter »

Andrew Stanton, même s'il rêvait depuis ses dix ans d'adapter ce récit en film, a bien compris la grande force de ce type d'univers et des films qui l'ont précédé. Le réalisateur prend son temps pour présenter ses personnages et planter son univers par petites touches. Les décors sont grandioses, les costumes magnifiques regorgent de détails et tout participe à renforcer l'immersion du spectateur.

John Carter
Credits : Disney

Chaque vaisseau, chaque arme utilisée, les traditions évoquées ou les lieux parfois entraperçus au détour d'un plan ou d'une séquence donnent l'impression que Barsoom existe depuis des milliers de générations, qu'il y a une histoire, une mythologie et que nous ne voyons qu'une infime partie d'un univers bien plus vaste. Il y a beaucoup plus à raconter que ses 2h10 de film, aussi remplies soient-elles.

« John Carter de Mars sonne bien mieux »

John Carter est avant tout un film à grand spectacle hollywoodien. Il regorge de séquences d'action, de personnages en couleur comme ce « bouledogue de l'espace » irrésistible, de batailles aériennes et de combats entre plusieurs armées. Le fan d'action en a clairement pour son argent. Le découpage d'Andrew Stanton est parfait, les séquences sont lisibles et inventives. La caméra virevolte et sert intelligemment ses décors et ses situations. Un vrai festin pour les yeux !

Les oreilles sont également flattées grâce à la partition de Michael Giacchino. Dans un space-opéra, la musique tient pour 50 % à la réussite du projet (vous imaginez Star Wars sans les différents thèmes qu'on lui connaît ?) et on a ici enfin affaire à un compositeur de formation classique qui marche dans les pas de John Williams, avec des thèmes symphoniques somptueux qui n'habillent pas seulement l'action mais lui donne du corps et un souffle épique.

L'autre grande force de ce John Carter, à mes yeux, réside dans ses personnages. La héros, la princesse, le mentor, tous sont des figures archétypales mais Andrew Stanton croit en son histoire dur comme fer et construit pertinemment leurs relations petit à petit.

La première rencontre entre John Carter et l'alien Tars Tarkas est à mon sens une leçon d'écriture. La communication ne passe que par les gestes, les deux ne parlant évidemment pas la même langue avant qu'une astuce narrative ne vienne uniformiser cela. Les interactions ou même les gags sont purement visuels et universels, quel que soit l'âge du spectateur. Là encore, l'école Pixar fait des merveilles.

John Carter
Credits : Disney

« J'étais en retard une fois. Je ne referais plus la même erreur »

Les émotions, finalement très présentes, passent bien souvent par un regard et le montage en dit souvent beaucoup plus que les dialogues. L'histoire est très simple mais pas simpliste et regorge de réflexions sur le sens du devoir ou sur le deuil, sans trop appuyer le propos non plus.

L'héritage du réalisateur se ressent à chaque image et le récit sait ralentir pour s'attarder sur ses héros. John Carter, séquence après séquence, s'étoffe, jusqu'à une scène de combat dans une arène et un plan qui ne jurerait pas dans Conan le Barbare. Du jamais-vu dans l'univers Disney !

Le seul petit bémol, selon moi, viendrait d'un final un peu expédié par trop plein de générosité. Andrew Stanton préfère poser énormément d'éléments qui pourraient alimenter plusieurs suites...qui ne viendront finalement jamais.

« Il est temps que je rentre chez moi »

Sans vous faire un exposé sur l'Hollywood des années 2010, l'échec tonitruant de John Carter (200 millions de dollars de pertes sèches pour Disney qui a raté son marketing) et le succès d'Avengers quelques semaines plus tard à poussé le studio à annuler tous ses projets originaux et à accélérer les négociations menant au rachat de Lucasfilm et de l'univers Star Wars. L'élève a rattrapé le maître.

Mais peu importe, John Carter existe dans toute sa grandiloquence. Alors installez-vous confortablement avec vos enfants (à partir de dix ans tout de même, le récit est parfois un peu brutal pour les bouts de chou) et profitez d'un spectacle dépaysant et d'une véritable évasion vers un territoire inconnu et fascinant. C'est du grand et beau cinéma comme on en fait presque plus aujourd'hui !

John Carter est disponible en DVD, Blu-Ray et VOD chez Walt Disney Studios

John Carter Poster
Mathieu Grumiaux
Par Mathieu Grumiaux
Expert maison connectée

Journaliste pour Clubic, je couvre essentiellement les sujets concernant la maison connectée et les objets connectés, mais aussi les dernières nouvelles de l'industrie du streaming vidéo, entre autres sujets. Je suis également l'actu d'Apple, marque qui m'accompagne depuis mon premier iPod mini en 2005 (ça ne nous rajeunit pas…)

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Commentaires (4)
Kahn-San

effectivement j’avais aussi passé un bon moment devant ce film avec mes enfants, un très bon film familial.

GRITI

J’avais beaucoup aimé à l’époque, au cinéma. Mais je n’ai jamais réussi à me motiver pour le voir une seconde fois.

danicela

Mauvaise réception critique et commerciale, pourtant j’ai aimé aussi.

Felaz

Comme quoi les critiques …

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