Un Oculus Rift mâtiné de caméras et d'une poignée de capteurs supplémentaires ? Le résumé est rapide, pas inexact, mais ne rend certainement pas justice aux ambitions du projet Cortex, dévoilé début 2014 par la société canadienne Sulon. Cette semaine à Las Vegas, elle dévoilait ses derniers développements, qui doivent conduire à la réalisation d'un casque capable de combiner réalités virtuelle et augmentée.
Une fois équipé de cet imposant casque, l'utilisateur se retrouve projeté dans un environnement de réalité virtuelle, à la façon de ce que propose déjà Oculus VR. L'affichage se fait en 3D stéréoscopique et les mouvements de la tête y sont retranscrits. L'immersion se voudrait donc totale, si l'on était complètement coupé du monde extérieur. Sur la partie avant du casque prennent place deux caméras, capables d'injecter sur les écrans intérieurs les images qu'elles capturent. A la réalité virtuelle peuvent donc se mêler des éléments du décor physique qui vous fait face... et vous entoure.
Le Cortex de Sulon sait aussi en effet analyser les objets qui se situent à proximité de l'utilisateur, même s'ils ne se situent pas dans son champ de vision. C'est la raison d'être de la drôle de protubérance, bardée de capteurs, que l'on remarque sur la partie arrière du casque. Combinés, ces différents éléments permettent à Sulon de recréer un univers virtuel calqué sur votre environnement réel.
Autrement dit, le casque serait à terme capable de vous plonger dans un monde imaginaire dans lequel les murs et meubles sont ceux qui vous entourent... même s'ils revêtent une apparence différente : une réalité à la fois virtuelle et augmentée, grâce à laquelle on pourrait envisager de vivre un jeu de rôle dans son propre appartement, en se déplaçant physiquement dans un monde dont les murs sont bien réels, sans pour autant jamais s'y cogner.
Dans sa première version, le Cortex était pensé comme le compagnon d'un smartphone chargé d'exécuter la partie logicielle et d'accueillir des contenus. Sulon a depuis intégré l'intelligence nécessaire à son casque, sur une base Android. A ce stade, la société ne dispose que de prototypes conçus plus comme des kits de développement que comme des outils de démonstration, mais elle laisse déjà entrevoir quelques applications associées à son casque, comme un jeu de tir où l'utilisateur affronterait des ennemis virtuels surgissant dans son salon.
Il reste à Sulon de nombreux défis techniques à relever pour que le pari soit rempli, mais la société se dit en bonne voie, et distribuera courant 2015 ses premiers dev kits, qui devraient être vendus aux alentours de 500 dollars.