© Macau Photo Agency / Unpslash
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La Chine vient d'annoncer des mesures de restrictions d'exportations de deux terres rares très utilisées dans la production de semi-conducteurs.

Les États-Unis l'avaient annoncé l'an dernier. La Chine devrait faire face à une année 2023 très compliquée dans le secteur clé des semi-conducteurs, avec de très nombreuses restrictions imposées non seulement par Washington, mais aussi par ses alliés comme le Japon ou les Pays-Bas. Pékin, qui a d'abord vivement protesté, révèle finalement ses premières contre-mesures.

Plus de gallium ni de germanium

La Chine ne pouvait pas rester assise sur son siège alors qu'elle voyait petit à petit son accès aux semi-conducteurs les plus avancés être coupé par son rival américain. Ainsi, au début du printemps dernier, elle a décidé de mettre en place de nouvelles orientations intérieures afin de poursuivre plus vivement ses mesures d'autosuffisance.

Cette stratégie va être doublée par des mesures de rétorsion, d'après des informations de Bloomberg. Ainsi, le ministère du Commerce chinois mettra en place à partir du 1er août prochain des restrictions sur l'exportation de deux terres rares essentielles à la production de semi-conducteurs : le gallium et le germanium. Pékin allègue un besoin de protéger sa « sécurité et [ses] intérêts nationaux » pour justifier sa décision.

La guerre froide des semi-conducteurs débute.
La guerre froide des semi-conducteurs débute.

« Ce n'est qu'un début »

Ces deux métaux sont importants dans la fabrication de nombreux produits technologiques, au-delà même des semi-conducteurs. On les retrouve notamment dans les panneaux solaires, les circuits intégrés à haute vitesse, ou même dans les LED. La Chine est de très loin le principal producteur de ces terres rares, alors que d'autres sources ne sont pas non plus au mieux avec les États-Unis. Dans le cas du germanium, le deuxième producteur, bien loin derrière Pékin, est… la Russie. De quoi créer de nouvelles difficultés géopolitiques dans un environnement qui n'en manque pas.

Pour beaucoup d'experts, il s'agirait plus d'un avertissement que d'une mesure destinée à vraiment faire mal, et ce, quelques jours seulement avant la visite de la secrétaire au Trésor américaine Janet Yellen. L'objectif serait ainsi de pousser les alliés à desserrer l'étau sur la Chine. Si ce n'était pas le cas, de nouvelles mesures plus vigoureuses pourraient suivre. Comme l'a expliqué au China Daily l'ancien vice-ministre du Commerce Wei Jianguo : « Ce n'est qu'un début. »

Sources : PCMag, Reuters