Dessin d'une carte de la Chine © Lara Jameson / Pexels
Dessin d'une carte de la Chine © Lara Jameson / Pexels

L'empire du Milieu met en place ses propres restrictions. Et elles touchent évidemment l'un de ses points forts, à savoir les métaux rares.

Dans la grande bataille que se mènent les États-Unis et la Chine au niveau des restrictions économiques, on a beaucoup entendu parler des sanctions imposées par Washington et ses alliés. Mais la Chine produit elle aussi des contre-mesures, en mettant des limites aux exportations sur les métaux rares, secteur dans lequel elle jouit quasiment d'un monopole. Et après les restrictions ordonnées sur le gallium et le germanium il y a un an, aujourd'hui c'est l'antimoine qui est concerné.

De nouvelles restrictions arrivent

La Chine veut faire passer un message : elle aussi peut faire mal à ses adversaires en imposant des restrictions. C'est dans cette idée que le ministre du Commerce chinois vient d'annoncer que des restrictions allaient dorénavant être introduites sur l'antimoine, un métal rare utilisé pour ses qualités de retardateur de feu.

Officiellement, selon les paroles même du ministre, il s'agirait « de sauvegarder la sécurité et les intérêts nationaux et de remplir des obligations internationales telles que la non-prolifération. » Ces restrictions deviendront effectives le 15 septembre prochain.

© Scharfsinn / Shutterstock
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La Chine représente près de la moitié de la production mondiale d'antimoine

Elles toucheront six produits différents réalisés à partir d'antimoine, comme l'oxyde d'antimoine ou le minerai. Et cette décision pourrait faire mal, sachant que la Chine représentait en 2023 à elle seule en 48% de la production mondiale de ce métal rare.

Ce dernier est utilisé dans des domaines aussi divers que les batteries, les équipements photovoltaïques et l'industrie militaire. Munitions, lunettes de visée nocturne, guidage infrarouge de missile ou armes nucléaires sont ainsi autant de secteurs utilisant de l'antimoine.

« Tout le monde en a besoin pour l'armement, il est donc préférable de le conserver plutôt que de le vendre » explique à Reuters l'expert auprès de la banque d'investissement Hallgarten & Company, Christopher Ecclestone. « Les armées américaine et européenne vont donc être mises à rude épreuve » prédit-il.

Source : Reuters