La Chine réagit aux sanctions américaines © Lara Jameson / Pexels
La Chine réagit aux sanctions américaines © Lara Jameson / Pexels

Les processeurs AMD et Intel ne pourront bientôt plus se trouver dans le moindre ordinateur utilisé par les institutions chinoises.

« Retour de bâton » ou « réponse du berger à la bergère », peu importe l'expression que vous choisirez, le résultat sera le même : la Chine n'entend pas se laisser faire.

Les sanctions prises par le gouvernement des États-Unis à l'encontre de la Chine viennent de connaître un nouveau développement, lequel n'est d'ailleurs pas véritablement une surprise.

Accès restreint aux technologies occidentales

Tout au long de l'année 2023, les États-Unis n'ont eu de cesse que d'amplifier les restrictions imposées à la Chine dans le domaine des semi-conducteurs, et ce, afin d'atteindre plusieurs objectifs.

ASML est le 1er fabricant de machines lithographiques EUV © ASML
ASML est le 1er fabricant de machines lithographiques EUV © ASML

La concurrence chinoise se fait de plus en plus forte sur ce secteur clé de l'économie mondiale et alors que les États-Unis représentaient 37 % de la production en 1990, ils n'étaient plus qu'à 13 % en tout début d'année dernière. Sans imaginer pouvoir réellement bloquer la Chine, les États-Unis espèrent simplement la ralentir et se donner de l'air en redynamisant leur production intérieure.

De fait, coup sur coup, les interdictions à l'exportation vers la Chine se sont faites de plus en plus nombreuses touchant par exemple des sociétés comme NVIDIA sur ses plus puissants GPU ou des entreprises telles qu'ASML pour ses machines de gravure en technologie ultraviolette extrême (EUV).

Bannissement chinois des CPU AMD/Intel

Cette politique associée à de multiples financements publics (le Chips act) semble porter ses fruits et les investissements américains dans le domaine des semi-conducteurs ont considérablement augmenté ces derniers mois.

Reste que la Chine n'entend pas se laisser faire et après diverses pressions (finalement sans trop de conséquences) sur le marché des terres rares, Pékin se tourne vers une nouvelle forme de lutte. Cité par TechPowerUp, le Financial Times précise que les puces signées AMD et Intel n'auront tout simplement plus le droit de citer dans les PC utilisés par les institutions publiques.

Un CPU Loongson 3A6000 à côté d'un Intel Core et d'un AMD Ryzen © MyDrivers

Une décision qui devrait avoir deux effets principaux, car en plus de réduire la dépendance du pays aux solutions étrangères, elle devrait logiquement doper l'industrie chinoise en favorisant les producteurs locaux. Bien sûr, Pékin n'est pas inconscient et les fournisseurs des institutions gouvernementales ont deux ans pour mettre leur offre en conformité avec la loi.

De plus, cette décision aura bien sûr un impact tant sur AMD que sur Intel. Même si nous n'avons pas de chiffres, les institutions chinoises représentent à coup sûr un marché important. Enfin, le soutien aux entreprises chinoises comme Loongson ou Sunway que cela suppose pourrait faire tache d'huile et ouvrir de nouveaux horizons à des sociétés qui redoublent déjà d'efforts.