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La Chine repense actuellement l'ensemble de son secteur de la tech. Pour faire face à de nouveaux défis ?

La session parlementaire de la Chine s'est ouverte le 5 mars et va durer neuf jours. L'occasion de présenter les nouvelles orientations de Pékin dans plusieurs domaines, et notamment dans la tech, où plusieurs décisions d'importance ont été prises.

De nouvelles priorités pour Pékin

Ce nouveau mandat de Xi Jinping sera différent pour les grands acteurs de la tech. On pouvait déjà le sentir il y a quelques jours avec des absences notables repérées au sein de la liste des délégués de la Conférence consultative politique du peuple chinois. Aucune trace évidemment de Jack Ma, ancien patron d'Alibaba exilé au Japon, ni de Wang Xiaochuan, fondateur du moteur de recherche Sogou, ni même de Pony Ma, chef de la plus grosse entreprise du pays, Tencent.

Au contraire, signe d'un changement de focale, les dirigeants de grandes entreprises productrices de hardware intègrent directement l'Assemblée nationale populaire. Parmi les nouvelles têtes, témoins de l'importance prise par les sanctions américaines contre la Chine, on peut retrouver des représentants de plusieurs entreprises de semi-conducteurs comme SMIC, Hua Hong Semiconductor Ltd ou Shandong Youyan Semiconductor Materials Co.

De leur côté, en plus de la perte d'importance politique, les géants chinois du web vont devoir faire face à un nouveau régulateur. Pékin va en effet créer un nouveau bureau national des données, qui aura en charge la supervision de ce que les autorités considèrent comme une ressource économique stratégique.

La contre-attaque face aux États-Unis

Les changements à venir ont deux faces : une interne, et une autre tournée vers le monde. La Chine, déjà leader dans de nombreux domaines des très hautes technologies, veut en effet relever le défi posé par les restrictions américaines. Le ministère des Sciences et des Technologies va ainsi être restructuré, avec pour objectif de concentrer plus de ressources, et donc donner plus de chance aux acteurs nationaux de produire des innovations d'importance. L'ambition du côté du Parti communiste chinois est toujours la même : atteindre l'auto-suffisance.

« Faisant face à la situation très compliquée de la concurrence scientifique et technologique internationale ainsi qu'à l'endiguement et à la répression extérieurs, il est nécessaire… d'accélérer la réalisation d'une autonomie et d'un perfectionnement scientifiques et technologiques de haut niveau », explique le Conseil des affaires de l’État. Le ministère des Sciences et des Technologies se concentrera ainsi sur des missions stratégiques et d'intérêt national, déléguant des tâches subalternes comme le déploiement technologique en milieu rural à d'autres ministères.