Sur son blog officiel, la société suédoise BitHack, éditant des jeux pour smartphones, pointe les contraintes de publication liées au kiosque de téléchargement d'applications Android d'Amazon. Le développeur principal explique pourquoi il a décidé de se focaliser sur l'Android Market de Google.
Contrairement à l'Android Market, la plateforme proposée par Amazon s'avérerait davantage contraignante pour le développeur. Si le cyber-marchand passe en revue chacune des applications soumises « un peu comme l'App Store d'Apple », il en résulterait un processus relativement long de la part d'Amazon. La société fut ainsi mise au courant du refus de son jeu Apparatus deux semaines plus tard ; Amazon expliquant que les développeurs avaient utilisé le protocole HTTP au lieu de HTTPS pour la session de connexion. « Nous avons donc ajouté littéralement 1 caractère avant de soumettre à nouveau le code ». Il fallut une semaine supplémentaire avant d'être alerté par Amazon de l'approbation de son jeu. BitHack affirme cependant que ce dernier était quasiment inaccessible, la boutique d'Amazon se contentant de copier la liste des titres les mieux notés au sein de la section « Nouveautés ».
Contacté par l'éditeur, Amazon propose alors de lancer deux campagnes promotionnelles en plaçant le jeu au sein de deux catégories : « l'application gratuite du jour » et « les jeux populaires ». Si la première initiative a permis d'enregistrer quelque 180 000 téléchargements en quelques heures, contrairement à l'Android Market, Amazon n'aurait pas pris soin de filtrer la liste des appareils compatibles avec ledit jeu. Il en résulterait alors une flopée de commentaires négatifs et une note moyenne du jeu largement affectée.
Le développeur ajoute que malgré ces problèmes, le client doté d'un smartphone non compatible ne peut demander à être remboursé. « J'ai remboursé des gens sur l'Android Market, simplement parce qu'ils avaient rapporté des bugs », explique-t-il ainsi. Non seulement les mises à jour publiées sur Amazon ne seraient pas déployées instantanément mais il serait quasiment impossible de contacter le développeur. Par comparaison, sur l'Android Market de Google « lorsque qu'un joueur m'envoie un email à propos d'un bug sur son téléphone, je peux déployer un correctif dans les 30 minutes et garantir ainsi une note de 4 ou 5 avec des clients heureux ».
L'auteur d'Apparatus ironise également sur les limites de l'Amazon Appstore. Alors qu'il lui est possible de publier une application, le Suédois ne serait pas en mesure d'interagir avec ses clients via le formulaire de commentaires, la boutique étant réservée aux utilisateurs américains. BitHack ne reste cependant pas au bout de ses surprises puisque le cyber-marchand aurait soudainement décidé de changer le prix de vente de son application sans préavis en la commercialisant à 99 centimes, c'est-à-dire en appliquant une réduction de 25% sur un prix préalablement réduit de 50% par le développeur.
Reste à savoir si d'autres développeurs se manifesteront sur le sujet. Il semblerait en tout cas qu'Amazon n'ait pas réussi à tenir toutes ses promesses.