Objet de spéculations depuis des mois, l'Apple Watch a été officiellement présentée mardi soir en parallèle des iPhone 6 et iPhone 6 Plus. Pour sa première montre connectée, qui arrive sur un marché déjà en ébullition, Apple nous promet une intégration sans précédent dans l'environnement iOS, une ouverture aux applications tierces et, surtout, une interface utilisateur réellement adaptée au petit écran d'une montre bracelet. Que nous réserve vraiment cette Apple Watch : réponse dans les lignes qui suivent en attendant la disponibilité commerciale, prévue pour le début d'année 2015.
Apple Watch : le bracelet montre
Les amateurs de caractéristiques techniques en seront pour leurs frais : Apple reste pour l'instant peu disert quant aux composants qui équipent sa montre. Tout juste sait-on que l'iWatch inaugure un nouveau processeur tout en un (system on chip), baptisé S1. Le design en revanche est largement mis en avant, avec une montre carrée, centrée sur un écran tactile et déclinée en deux tailles d'écran selon trois modèles : la Watch, la Watch Sport et la luxueuse Watch Edition, avec un boîtier plaqué en or 18 carats. Les écrans varient entre 38 et 42 mm, avec une vaste panoplie de bracelets élaborés par Apple, qui doivent selon la marque permettre à tout un chacun de constituer la montre de ses rêves. Les options semblent réellement nombreuses, même si bien sûr la personnalisation (achat de bracelets supplémentaires par exemple) aura un coût, sans doute non négligeable. Au lancement, 18 configurations seront proposées pour l'édition standard, et 10 pour le modèle dit sport.Pour le reste, un écran carré donc, protégé par un verre saphir (édition standard) ou verre renforcé (édition Sport), intégré dans un châssis métallique et accompagné d'un bouton en forme de remontoir, qu'Apple appelle la couronne numérique (digital crown) et qui, non content de rappeler le design traditionnel des montres bracelet, agira comme une molette de défilement au sein de l'interface. Un unique bouton complète l'ensemble. La face inférieure de la montre, ornée de la mention Apple Watch, affiche une petite LED qui servira à mesurer les pulsations cardiaques de l'utilisateur.
Moins visibles, d'autres capteurs (accéléromètres, gyroscopes etc.) animent l'intérieur de la montre, qui doit permettre de mesurer finement les activités physiques de l'utilisateur dans le cadre d'applications dédiées au bien-être. La mesure de mouvement servira également à réveiller l'écran de la montre lorsqu'on soulève le poignet, de façon à économiser la batterie... dont l'autonomie n'a pour l'instant pas été précisée !
On sait en revanche que la recharge se fera par induction, à l'aide d'un connecteur spécifique, aimanté comme les Magsafe des ordinateurs Mac et venant se placer sous la montre.
iOS et Siri, repensés pour vos poignets ?
Sur le plan des fonctionnalités, pas de mystère : Apple veut faire tout ce que font les montres concurrentes, le faire mieux, et accessoirement faire plus. Sur scène, Tim Cook, le patron de la société, a fait grand cas des développements associés. La base est celle d'iOS, qu'il fallait porter et adapter à un petit écran destiné au poignet. Il en résulte une interface inédite chez Apple, avec un écran d'accueil en forme de mosaïque et de nouvelles applications dédiées : une messagerie simplifiée, par exemple, pour envoyer des signaux à ses proches, ou pourquoi pas partager avec eux son rythme cardiaque... Une pression sur le nom d'un contact peut déclencher un envoi de message. Si ce poke ne suffit pas, il est aussi possible de dessiner rapidement du bout du doigt un symbole pour l'expédier immédiatement : une communication sans mot donc.L'interface est sous-tendue par un système de widgets, assez classique, qui permettra par exemple d'afficher ses prochains rendez-vous, la météo ou le cours en bourse d'une action. La navigation se fait au doigt, par l'intermédiaire de l'écran tactile, aidé pour les défilements par le remontoir, qui agit alors comme une molette. Chacune des applications « coeur » d'iOS disponible sur cette montre a été repensée pour afficher des éléments de navigation adaptés. En guise d'illustration, Apple propose par exemple la navigation sur Plans : on fait défiler sa carte du doigt, la molette sert à régler le zoom, et pour le guidage sur un itinéraire, des vibrations viendront alerter l'utilisateur à chaque changement de direction. L'écran d'accueil et l'affichage de l'heure (après tout, n'est-ce pas la fonction première d'une montre ?) laissent là aussi une très large latitude à la personnalisation, avec des dizaines d'options proposées. Apple souligne par ailleurs que son écran sait détecter la différence entre un simple tapotement et une pression appuyée, ce qui devrait enrichir les options de navigation.
Une attention toute particulière a été accordée au système de notifications : la montre vibre à réception d'un signal, et sait afficher automatiquement une interface d'action adaptée lorsque l'utilisateur lève la montre pour la regarder. Si un message est reçu, il sera donc possible de le lire, mais aussi d'y répondre directement. Siri, l'assistant personnel d'Apple, gagne ici une importance nouvelle, même s'il n'a été qu'assez peu mis en avant par Apple lors de sa présentation. Ses algorithmes analysent en effet les alertes reçues pour suggérer des réponses appropriées. Un exemple ? Sur scène, Tim Cook reçoit un message lui demandant laquelle de deux propositions il préfère : automatiquement, le système lui propose les deux éléments concernés en guise de réponse. On pourra passer par ce système ou par la reconnaissance vocale, mais la montre ne propose pas de clavier virtuel, somme toute logique sur un si petit écran. Environnement cloisonné oblige, Apple promet également des interactions poussées entre la Watch et ses autres équipements : on devrait ainsi pouvoir piloter à distance une Apple TV, naviguer dans iTunes sur un ordinateur distant ou afficher sur l'écran de sa montre le flux de photos stocké sur un iPhone.
Des applications tierces au paiement sans contact
Fort de la dynamique App Store, Apple ne pouvait pas décemment fermer sa montre aux applications tierces : celles-ci seront bien de la partie, avec d'ores et déjà des logiciels développés par Nike ou BMW en guise de démonstration. L'ensemble est accompagné d'un kit de développement (SDK), dont l'un des composants baptisé WatchKit servira spécifiquement à exploiter les notifications « intelligentes ». Apple illustre également les possibilités de ce SDK avec deux applications maison, Fitness et Workout, dédiées spécifiquement à la mesure de son activité physique (nombre de pas, calories consommées, déterminer des objectifs sportifs, etc.). La montre devra en revanche exploiter un iPhone compagnon pour profiter du GPS ou d'une liaison WiFi. Sans surprise chez Apple, elle est d'ailleurs cantonnée à l'environnement maison : une Apple Watch ne saura ainsi fonctionner qu'avec un iPhone, au minimum en version 5 (soit iPhone 5, 5c, 5s, 6 ou 6 Plus). Elle incorpore en revanche vraisemblablement une puce NFC comme les iPhone 6 et iPhone 6 Plus, puisqu'Apple affirme qu'il sera possible de procéder à des paiements sans contact avec sa montre.
L'Apple Watch face à la concurrence ?
Fidèle à son habitude, Apple joue à contre-courant du calendrier, en positionnant ces annonces après la vague de ses concurrents, survenue en début de mois lors du salon IFA de Berlin. Chez les adversaires se positionnent ainsi les remarquées Moto 360 et LG Watch R, la Samsung Galaxy Sear S et le premier modèle du genre signé Asus, la ZenWatch. Tous ces modèles adoptent l'environnement Android de Google et plus particulièrement sa déclinaison dédiée aux objets connectés, Android Wear. Ils partagent également des caractéristiques techniques assez proches, certains ne se démarquant finalement que par la forme de l'écran, circulaire chez Moto et LG.Face à cette offre variée, mais relativement uniforme, Apple met en avant la cohérence de son environnement, avec comme toujours la promesse d'une parfaite adéquation entre le hardware et le software, les interactions avancées avec le reste de l'écosystème iOS, iPhone en tête et surtout un très haut niveau de fonctionnalité, au risque d'aboutir sur une proposition de valeur plus difficile à appréhender pour l'utilisateur final. L'un des enjeux, qui explique pourquoi l'annonce précède de plusieurs mois la disponibilité commerciale, sera bien entendu de fédérer applications et services dédiés à l'Apple Watch.
L'Apple Watch sera lancée début 2015, sans plus de précision, avec un prix de départ fixé à 349 dollars.
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