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En proie à de violents incendies pendant plusieurs semaines, l’État de Washington a pu compter sur l’aide de SpaceX pour rétablir des connexions Internet dans des zones revenues au « jour zéro » en matière de communication.

L’État de Washington, situé au Nord-Ouest des États-Unis, a été ravagé par d’importants feux de forêt durant l’été. Pour venir en aide aux habitants, la société SpaceX a mis ses satellites Starlink à disposition des services de secours. Une grande première pour la société, tant en termes de durée que d’échelle, et un résultat clairement à la hauteur des attentes d'Elon Musk.

Un territoire ravagé par les incendies

Commençons par un bref rappel : le projet Starlink, développé par SpaceX, l’une des sociétés d’Elon Musk, ambitionne de garantir une connexion Internet haut débit partout sur la planète par le biais de sa constellation de satellites en orbite. Actuellement soutenu par une flotte d’environ 700 appareils actifs, le service est sorti en bêta privé au cours de l’été ; la bêta publique, elle, est prévue d’ici la fin d’année sur le territoire nord-Américain. À terme, SpaceX souhaite déployer au moins 12 000 satellites en orbite basse. De fait, même avec quelques centaines d’engins, Starkink est déjà opérationnel dans plusieurs régions et garantit des débits tout à fait décents.

En août, face à l’aggravation de la situation causée par les incendies, l’État de Washington et SpaceX se sont mis d’accord pour déployer un réseau Internet dans certaines zones, via Starlink.

L’objectif de cette collaboration : « fournir une couverture à des zones qui n'allaient pas avoir de haut débit du tout pendant un certain temps ». L’installation des terminaux a bénéficié aux secours mais également aux familles évacuées.

Par ailleurs, si vous vous demandez pourquoi les services de l’État de Washington ont été privilégiés face à ceux de Californie ou de l’Oregon par exemple, territoires également touchés par de violents incendies, sachez que ce choix a aussi été motivé par une raison d’ordre logistique : le centre de développement et l'usine Starlink de SpaceX se trouvent à Redmond, tout proche de Seattle, dans l’État de Washington.

Richard Hall, responsable des télécommunications d'urgence de la division informatique du département militaire de l'État de Washington, fait le bilan de cette expérience – positive – dans une interview accordée à CNBC.

Un déploiement rapide et une connexion de qualité

Rapidement, la division d’intervention d’urgence a bénéficié de terminaux Starlink, qu’elle a déployés sur le terrain. SpaceX a fourni aux équipes de Richard Hall des terminaux en version bêta ainsi que des terminaux commerciaux de Starlink, installés sur des trépieds ; aucune différence fonctionnelle n'a été à signaler selon Hall, qui estime simplement les terminaux commerciaux « un peu plus élégants, un produit plus fini ».

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En ce qui concerne leur installation, si SpaceX a précisé qu’idéalement, les terminaux « nécessitent une vue dégagée orientée vers le nord », le responsable décrit un bon fonctionnement même sous des ciels obscurcis.

À vrai dire, Richard Hall ne tarit pas d’éloges sur le déploiement des terminaux ; il rapporte n’avoir « jamais mis en place un équipement satellitaire tactique aussi rapide à installer et aussi fiable ». Il relate qu’avec les services traditionnels, souvent associés à une importante logistique, il faut généralement entre 30 minutes et une heure pour établir une connexion par satellite ; avec Starlink, une seule personne peut connecter un terminal et ce, en cinq à dix minutes.

Une fois en place, la présence de satellites en orbite basse plutôt qu’en orbite moyenne rend, toujours selon Richard Hall, le réseau Stralink « incomparable » avec une « largeur de bande doublée » et une diminution « de plus de 150 % de la latence » ; concrètement le responsable rapporte « des latences inférieures à 30 millisecondes de manière constante ». Des déclarations qui corroborent celles de SpaceX : la société a en effet fièrement annoncé que son service était passé sous la barre des 20 millisecondes de latence il y a quelques jours.

Richard Hall conclut : « Par le passé, j’ai pu passer quatre ou cinq heures avec un équipement satellite pour essayer d'obtenir une bonne [connexion]. Donc, pour moi, [Starlink] c'est incroyable ».

Une aide précieuse pour les familles

Comme rapporté plus haut, l’installation de terminaux a bénéficié aux secours mais également aux familles évacuées. Grâce à l’accès Internet, elles ont pu rapidement entamer les démarches pour des demandes d'indemnisation.

Les enfants ont eux aussi profité du service dans le cadre de leur scolarité, comme l’explique, à nouveau, Richard Hall : « J'ai fait en sorte de permettre aux enfants de faire une partie de leur scolarité initiale aussi, car ils avançaient lentement avec une présence limitée ».

De son côté, Elon Musk a exprimé sa satisfaction sur Twitter : « Heureux que SpaceX puisse aider ! Nous donnons la priorité aux intervenants d'urgence et aux endroits où il n'y a pas du tout de connexion Internet ».

Une action désintéressée de SpaceX… Pour l'instant

Cette opération est une belle publicité pour Stralink en somme ; c’est d’ailleurs tout le bénéfice qu'elle devrait tirer de cette première application réussie à grande échelle. Du moins, pour le moment.

En effet, la société a pour l'heure fourni gratuitement les terminaux et l’accès à son réseau à l’État de Washington. Pour Richard Hall, « l'idée est que si nous le voulons à long terme, nous reviendrons à la table des négociations pour en discuter ».

Et de telles discussions ne devraient pas tarder : comme « d'autres personnes de son agence », Richard Hall estime que « ces terminaux […] sont là pour rester » et qu’il « vaut mieux savoir ce que cela va coûter le plus tôt possible ».

De plus, d’autres organisations, comme le Département des ressources naturelles de Washington et l'Agence fédérale de gestion des urgences du Département de la sécurité intérieure, sont également intéressées par Starlink. Autant dire que le service semble avoir de beaux jours devant lui, n'en déplaise aux astronomes

Source : CNBC