Dans une étude menée par UCL, l'université de Cambridge et le MIT, le tourisme spatial pourrait avoir des conséquences écologiques gravissimes et sans précédent.
Alors que les milliardaires projettent de développer le tourisme dans l'espace, les scientifiques s'alarment : la conséquence écologique de telles entreprises pourrait être désastreuse.
Une menace pour la couche d'ozone
Afin de calculer les risques liés au tourisme spatial, les chercheurs ont modélisé en 3D les coûts environnementaux du lancement et du retour d'une fusée. Leurs résultats sont inquiétants : la suie du noir de carbone utilisé pour garder la chaleur dans l'atmosphère est dangereuse pour la couche d'ozone. Les particules de suie ont un impact bien plus large sur la couche d'ozone que les émissions du trafic aérien, bien qu'on les compare régulièrement.
L'ozone stratosphérique est aussi menacé par les polluants des navettes à propulsion à propergol solide, qui utilisent un propulseur en poudre à combustion particulièrement polluant au lancement de la fusée. Les débris et la chaleur dégagée au retour sur Terre posent aussi problème pour la conservation de la couche d'ozone.
Une industrie à réguler absolument
Les scientifiques ont utilisé les données d'un échantillon de 103 fusées ainsi que les projections de Virgin Galactic, SpaceX et Blue Origin, trois entreprises qui cherchent à développer le tourisme dans l'espace. Les résultats montrent qu'après trois ans de tourisme spatial, la valeur d'irradiance (l'éclairement énergétique notamment responsable du réchauffement climatique) aura doublé simplement à cause de la consommation en kérosène de SpaceX et des carburants de Virgin Galactic.
Pour l'instant, l'impact des navettes spatiales sur la couche d'ozone est limité, car peu de fusées traversent régulièrement la stratosphère. Cependant, les déchets de particules de suie que causerait le tourisme spatial viendraient menacer la restauration de la couche d'ozone. Dans un scénario où des navettes seraient lancées quotidiennement, ou même seulement une fois par semaine, tout le travail du Protocole de Montréal serait annihilé rapidement. Signé en 1987, celui-ci a imposé aux pays signataires de réduire considérablement l'utilisation de produits nocifs pour la couche d'ozone, aussi appelés « ODC » (ozone-depleting chemicals). Ainsi, les scientifiques implorent d'ores et déjà les politiques de réguler sévèrement l'industrie du tourisme spatial.
Source : CleanTechnica