MeeGo Harmattan : l'OS du Nokia N9 en test

Stéphane Ruscher
Par Stéphane Ruscher, Spécialiste informatique.
Publié le 09 novembre 2011 à 17h26

Introduction

Annoncé quelques jours après la confirmation de l'accord Nokia/Microsoft autour de Windows Phone 7, le Nokia N9 est un smartphone plutôt séduisant, dont la particularité est de tourner sous MeeGo Harmattan, un OS que vous risquez de ne jamais utiliser sous nos latitudes. Mais sur lequel il est fort intéressant de se pencher malgré tout !

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Le 21 juin 2011, Nokia dévoilait le N9, un smartphone très séduisant sur le papier, embarquant l'OS MeeGo, développé en collaboration avec Intel (l'historique de cette version spécifique étant un peu plus compliqué). Un design élégant, une finition exemplaire, un OS à l'interface ingénieuse et fluide... Disons-le tout de suite : le N9 nous a plutôt emballé, et ceux qui l'ont eu entre les mains ont été sous le charme.

Pourtant, le N9 et son OS ne connaîtront jamais le succès qu'ils méritent dans nos contrées : depuis l'annonce de l'accord entre Nokia et Microsoft, l'avenir de MeeGo est plus qu'incertain, et Nokia a d'ailleurs profité du Nokia World 2011 pour présenter le Lumia 800, un petit frère du N9, partageant les mêmes attributs matériels, mais tournant sous Windows Phone 7.5. Officiellement, le N9 est toujours commercialisé, mais uniquement dans certains pays, dont la France ne fera visiblement pas partie, du moins en ce qui concerne les opérateurs, certaines boutiques le proposant. Etant donné cette situation particulière, nous n'allons pas tester le téléphone en lui même, comme nous le ferions habituellement mais revenir sur son OS, qui ne manque pas d'intérêt.

Nokia N9 : un mot sur le téléphone

Avant de s'intéresser à Meego, parlons tout de même du téléphone, intéressant à plus d'un titre car si on ne verra probablement jamais de smartphone MeeGo en France, le N9 est, sur le plan matériel, assez proche du prochain Lumia 800.

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Indéniablement, le téléphone est une réussite au niveau du design : sa coque monobloc en polycarbonate est un modèle de finition, l'écran en verre Gorilla Glass aux bords légèrement incurvés se fond presque avec les courbes de la coque, les caches pour le port Micro USB et le tiroir de la Micro SIM inspirent confiance.

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Une caractéristique du téléphone nous intéresse particulièrement car elle conditionne l'usage de l'OS qu'il embarque : la façade est dénuée de tout bouton, physique ou tactile. MeeGo Harmattan est en effet contrôlé intégralement à l'aide de gestes. Cette particularité lui permet d'ailleurs de gagner quelques pixels en hauteur : 854 contre 800 sur le Lumia 800, qui doit accueillir les boutons capacitifs de Windows Phone 7.

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Pour le reste il est surtout intéressant de noter les différences entre le N9 et le Lumia 800 d'un point de vue matériel. Nous publierons prochainement un test complet du Lumia 800, mais penchons nous sur les caractéristiques du smartphone. On dispose ainsi d'un processeur simple cœur OMAP 3630 cadencé à 1 GHz. Sur le Lumia, Nokia a opté pour un Qualcomm MSM8255 cadencé à 1,4 GHz, également simple cœur, pour la simple et bonne raison que Windows Phone 7 ne gère pas le double cœur.

Une différence est également à noter en ce qui concerne la mémoire vive : 1 Go sur le N9 contre 512 Mo seulement sur le Lumia 800.

On notera enfin que le N9 est équipé d'une puce NFC en plus des incontournables Bluetooth, Wifi et GPS. Cette puce saute également sur le Lumia 800. De même, si les deux téléphones sont équipés d'un capteur photo/vidéo capable de prendre des photos à 8 mégapixels et générer des vidéos en 720p, seul le N9 dispose d'un objectif visio en façade. Aucune application intégrée au système ne permet cependant de l'utiliser.

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On peut donc pousser un soupir de soulagement : on a sans doute perdu Meego et le N9 sous nos latitudes, mais son design et sa finition exemplaires, ainsi que la plupart de ses caractéristiques, se retrouvent dans le Lumia 800 que nous testerons prochainement en détail.

Une interface entièrement basée sur les gestes

Le N9 tourne en fait sous MeeGo Harmattan, qui est, pour ne pas tomber dans des considérations trop techniques, la continuation de ce qui devait être à l'origine Maemo 6 (dont le nom de code était déjà Harmattan), avant qu'Intel et Nokia ne mettent leurs efforts en commun pour créer MeeGo. L'OS conserve donc la base de Maemo 6, mais s'enrichit d'API compatibles avec celles de MeeGo 1.2. Le tout a été rebaptisé MeeGo Harmattan. Un peu compliqué tout ça...

L'interface de MeeGo Harmattan est basée sur une des caractéristiques physiques du N9 : son absence totale de bouton à l'exception du verrouillage et du contrôle du volume. A l'image de WebOS ou du Blackberry Tablet OS de RIM, tout s'effectue donc au moyen de gestes, parfois en partant des bords de l'écran.

Cette approche présente d'emblée un défaut : ce que l'on peut appeler, avec un brin de mauvaise foi, l'effet Playbook. Confronté au téléphone, on peut passer plusieurs minutes à se demander comment retourner à l'écran d'accueil après avoir lancé une application, alors que la plupart des autres OS mobiles proposent un bouton physique ou au moins virtuel.

En fait, une fois une petite phase d'apprentissage (un tutoriel est d'ailleurs proposé), l'interface de MeeGo Harmattan s'avère assez intuitive, et organisée autour de 3 écrans. L'écran principal est une mosaïque d'applications, proche de ce que propose iOS ou Android. Il permet en effet de réorganiser les icônes librement à la manière d'iOS (un appui long sur une icône), mais il conserve des anciennes versions d'Android la disposition sur une seule liste défilante (pas d'écrans multiples à la iOS, ça pourrait irriter le service juridique d'Apple !)

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Le look des icônes est assez original : à mi-chemin entre un rectangle aux angles arrondis et un cercle. On aime ou pas, mais ça a le mérite de trancher un peu avec ce que l'on trouve ailleurs.

En balayant vers la gauche, on accède à un écran de notifications qui affiche des informations variées comme la météo ou toutes autres sortes de notifications : SMS, appels en absence, mails, rendez-vous, mais également actualités Facebook et Twitter (si vous utilisez les deux applications, fournies en standard sur l'appareil).

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Cet écran est assez intéressant car il propose un mélange entre le volet de notifications, introduit par Android et repris dans une version assez proche par iOS 5, et un flux d'actualités complet : vous pouvez intégrer vos actualités Facebook et votre timeline Twitter, mais également des dépêches issues de l'agence AP (désactivées par défaut). Cette approche n'est pas dénuée d'intérêt : même si mélanger toutes ces notifications finalement assez diverses peut s'avérer assez envahissant, l'utilisateur pourra jeter un œil en permanence à ce flux, sans installer de widget qui alourdisse l'interface. En revanche, c'est dommage qu'il ne soit pas possible d'y accéder autrement que depuis l'écran d'accueil. On note toutefois que les notifications sont accessibles depuis l'écran de verrouillage. Le principe est alors le même que sous iOS 5 : un balayage sur la notification permet d'accéder directement à l'élément à laquelle elle se rapporte.

Un balayage à droite depuis l'écran d'accueil donne accès aux applications ouvertes, sous forme de vignettes que l'on peut faire défiler pour y accéder, zoomer en avant ou en arrière pour afficher plus ou moins de vignettes... ou les fermer, par un appui prolongé. On a alors le choix de fermer l'application de son choix, mais aussi, c'est appréciable, toutes les applications ouvertes ! On notera que toutes les applications testées bénéficient d'une gestion sans défaut du multitâche : elles sont mises en pause, et reprennent exactement là où on les avait laissées.

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D'ailleurs, en l'absence de bouton de retour à l'accueil, comment quitter une application ? Comme sur WebOS ou Blackberry Tablet OS : un balayage depuis le bord vers l'intérieur de l'écran. Mais il y a une subtilité, et c'est là que les choses commencent à se compliquer. En effet, il y a en fait deux gestes différents : un balayage depuis le bord supérieur de l'écran ferme l'application, tandis qu'un balayage depuis un des trois autres bords laisse l'application ouverte mais revient à l'un des trois écrans d'accueil, précisément celui sur lequel vous vous trouviez.

Quitte à utiliser les bords de l'écran, Nokia aurait peut-être pu standardiser ses gestes : conserver, à l'intérieur d'une application, l'accès direct à l'écran de notification depuis le bord gauche, ou aux applications ouvertes depuis le bord droit. Ou alors utiliser les bords gauche et droit pour passer directement d'une application à l'autre. Certes, ça a au moins un avantage : il est possible de revenir à l'écran d'accueil depuis les bords latéraux lorsque le clavier virtuel est activé, car le balayage depuis le bas de l'écran ne fonctionne pas dans ce cas.

Une autre subtilité à connaître : en glissant légèrement une application vers le haut, l'espace d'une rangée d'icônes, on accède aux 4 icônes principales : le téléphone, les messages, l'appareil photo et le navigateur Web.

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Pour le reste, l'ergonomie des applications MeeGo est généralement des plus classiques : on trouve souvent une barre d'icônes en bas de l'écran, rappelant largement iOS, mais bien implémentée et aux icônes suffisamment claires.

Bref, on l'aura compris, MeeGo, à défaut d'être vraiment original, est un vrai « best of » d'idées... Certes empruntées un peu partout, mais assez bien implémentées malgré quelques bizarreries. La fluidité est généralement au rendez-vous, mais lors de notre utilisation, nous avons tout de même rencontré quelques freezes. La faute à l'OS ou à un processeur trop juste ?

Internet

MeeGo est plutôt bien fourni sur sa partie Internet, en tous cas sur ce N9. On commence logiquement par le navigateur Web, sans surprise mais agréable à utiliser. On n'échappera pas à la comparaison avec Safari sur iOS : le navigateur de MeeGo partage le même minimalisme, et encore plus même, puisqu'il est dépourvu d'onglets ou de vignettes : la seule possibilité offerte est d'ouvrir plusieurs instances du navigateur que l'on retrouvera dans le gestionnaire d'applications, façon WebOS. Cela revient certes au même, mais on aurait aimé ne pas voir ces fenêtres mélangées aux autres applications.

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Rien à redire sur l'affichage et le défilement des pages : c'est fluide, précis, et le « tap to zoom » est parfaitement géré. En revanche, pas de prise en charge de Flash au programme !

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Le client mail de MeeGo gère les comptes POP3 et IMAP (dont Gmail spécifiquement) et Exchange. Rien à redire sur le client : il est sobre et offre le choix entre boites de réception individuelles ou boite unifiée, selon que vous soyez plutôt pour la séparation ou la convergence du professionnel et du privé. La prise en charge Exchange s'étend évidemment aux calendriers et contacts. On appréciera en outre la reconnaissance du format CalDAV pour les agendas.

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Jusqu'ici, rien de bien original. Néanmoins, on découvre une adoption plutôt bien vue de la messagerie instantanée : en plus des SMS et MMS, l'application Messages du téléphone permet de discuter, depuis la même interface, avec vos contacts FaceBook et GTalk, pour peu que vous ayez bien entendu ajouté les comptes respectifs. Ce mélange se manifeste d'ailleurs également dans les contacts, qui ont toutefois la bonne idée de se limiter à Exchange, Google et Skype.

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MeeGo intègre d'ailleurs un nombre assez conséquent de services : Facebook et Twitter disposent d'applications dédiées, assez semblables aux versions iOS ou Android. On trouve également une application Skype, qui est malheureusement limitée à l'audio. En plus, on pourra ajouter des comptes YouTube, Flickr et Picasa pour le partage des photos et vidéos.

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En revanche, l'application YouTube n'est en fait qu'un lien vers la version mobile du site.

Multimédia

La partie multimédia de Meego est forcément liée aux compatibilités matérielles du N9. Nos observations sont donc basées sur ce que ce terminal précis prend en charge. Pour ce qui est de l'audio, par exemple, le téléphone lit les fichiers MP3, WMA, AAC, AAC+ eAAC+ et surtout le format sans perte FLAC. L'application Musique est très élégante. Rien d'extraordinaire, on retrouve la traditionnelle exploration par artistes, albums, titres ou liste de lecture, mais l'interface fait un usage assez bien vu des pochettes en mosaïque. On appréciera également un détail : en l'absence de pochette, l'application génère une fausse pochette à base de typographie du titre de l'album. C'est toujours mieux qu'une note de musique...

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Le lecteur audio reste contrôlable depuis l'écran de verrouillage du téléphone, une fonctionnalité qui était absente de la première version de MeeGo intégrée au N9 par défaut, mais ajoutée suite à une mise à jour en version 1.1. Les contrôles sont en revanche assez petits...

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Que peut on noter d'autre sur le lecteur audio ? Ses options sont des plus minimalistes, et on ne trouvera même pas d'égaliseur. La seule amélioration du son disponible est un pseudo effet surround, pas des plus convaincants. En revanche, on applaudit la présence d'une fonctionnalité visiblement très difficile à implémenter sur iOS ou Windows Phone 7 : la possibilité d'utiliser, directement depuis l'application, la chanson en cours de lecture comme sonnerie de téléphone ! Il nous paraît absolument incroyable qu'une opération aussi naturelle soit compliquée à ce point sur ces plateformes.

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MeeGo intègre évidemment le kiosque de téléchargement Ovi Music qui permet, à la manière de l'iTunes Store ou du Zune Marketplace, d'acheter de la musique au titre ou à l'album. Lors de l'écoute d'un titre, l'écran d'informations sur celui ci, qui propose également ses caractéristiques techniques, renvoie vers des recommandations censées être du même style, ainsi qu'à tous les titres de l'artiste.

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Concernant la vidéo, nous sommes parvenus à lire du MP4, du DivX (SD), et même du MKV HD mais évidemment avec une fréquence d'images absolument catastrophique. Là encore le lecteur fait ce qu'on lui demande mais pas plus : les options sont quasi inexistantes ! Néanmoins, pour lire ses vidéos, à condition qu'elles soient encodées dans une résolution pas trop élevée, ça fait indéniablement le job !

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En revanche, aucune application de MeeGo ne permet la diffusion à distance de contenus multimédia. Pas d'Airplay, naturellement, mais pas de DLNA en vue non plus ! Quant à la gestion d'une sortie vidéo, elle n'est possible sur le N9 que via le jack 3,5 mm. MeeGo est-il capable de plus ? Difficile à dire.

La musique, les vidéos, et les photos ? Commençons par la partie capture, assez fournie comparée à d'autres OS mobiles. On trouve ainsi des modes scènes (Macro, Paysage, Sport, Portrait, Nuit...), des options d'activation du flash, et quelques réglages plutôt bien vus : préréglages de balance des blancs, sensibilité ISO et compensation de l'exposition.

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En revanche, il manque quelques détails qui auraient pu être appréciables tels qu'une grille de composition ou un retardateur.

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Une fois les photos capturées, que peut-on en faire ? Grâce à la prise en charge de services Web assez complète, pas mal de choses : les clichés peuvent être partagés sur Facebook, Picasa ou Flickr (bizarrement pas sur Twitter alors que l'on dispose d'un client), et les vidéos sur YouTube. En plus de ces options on pourra envoyer les photos par mail ou MMS (sans blague ?) mais également, sur le N9, profiter de la connectivité Bluetooth et NFC de l'appareil. En revanche, s'il est possible de modifier les balises d'une photo, aucune option de retouche n'est proposée.

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Applications et jeux

Outre les fonctions de base décrites plus haut, MeeGo intègre également quelques applications supplémentaires, dont l'incontournable OVI Cartes, qui bénéficie comme sur le N8 de deux modes : une application piétonne, façon Google Maps, et une version conçue pour la route.

L'application piétonne propose des fonctionnalités similaires à ses concurrents : vue plan, satellite ou relief, vue 2D ou 3D, affichage de points d'intérêt, calcul d'itinéraire piéton, en voiture ou en transports en commun... A noter que lors de nos tests, il nous a été impossible de procéder au téléchargement des cartes en local via le réseau Wi-Fi, malgré l'activation du circuit.

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L'intérêt de l'application réside évidemment dans son mode routier, où on dispose alors d'un affichage 3D optimisé pour l'utilisation en voiture, du téléchargement de voix dans de multiples langues, d'un mode nocturne ou encore d'un mode économie d'énergie, permettant de mettre la géolocalisation en veille lorsque vous n'utilisez pas l'application.

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On peut également revenir sur quelques applications pratiques, dont AccuWeather et AP Mobile. La première est tout simplement un module météo, mais celui s'avère assez complet : en plus des prévisions à plusieurs jours, on dispose de prévisions horaires, basées sur un graphique clair, ainsi que de multiples indicateurs sur les risques d'asthme, d'arthrite, des prévisions pour l'éventualité d'aller à la plage, faire un barbecue ( !), faire un golf ( !!) ou encore faire du cerf-volant ( !!!). Bref, plus ludique qu'informatif mais l'approche est sympa.

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Du côté d'AP Mobile, on dispose de dépêches issues de l'agence Associated Press, dans une interface plutôt élégante. On rappelle que ces deux modules peuvent s'intégrer au panneau de notifications évoqué plus haut.

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Terminons par un petit tour sur l'OVI Store. Le kiosque de téléchargement d'applications de Nokia est relativement bien fourni et renferme quelques surprises. Pas d'inquiétude au niveau de Twitter et Facebook : comme nous l'avons dit précédemment, ces deux services sont intégrés au système avec des clients mobiles assez proches de leur version iOS ou Android. En revanche, on sera assez agréablement surpris d'y trouver une version native de Spotify, là encore en tous points semblable à ses grandes sœurs. Foursquare fait également partie du lot, alors que l'on trouvera aussi nombreuses et diverses applications utiles : gestionnaires de fichiers, lecteurs de podcasts ou de webradios, outils pour réaliser des captures d'écran, appareils photo améliorés...

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Du côté des jeux, notre N9 de test intégrait Angry Birds, Need For Speed Shift et Galaxy On Fire, 3 classiques du jeu mobile qui se comportent tout aussi bien que sous Android ou iOS. Pour les deux derniers, la partie graphique du SoC fait son boulot : la fluidité est au rendez-vous, même si la 3D de ces jeux n'a rien d'extraordinairement complexe.

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Les petits oiseaux enragés s'en tirent tout aussi bien, et même si on a déjà vu ce jeu sur à peu près toutes les plateformes mobiles et non mobiles, il faut préciser pour les éventuels acheteurs d'un N9 qu'il est gratuit sous MeeGo.

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Conclusion

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L'impression finale laissée par MeeGo Harmattan est empreinte d'une certaine frustration : le système n'est certes pas très original, mais très bien implémenté, fluide, agréable à utiliser et plutôt bien en adéquation avec le matériel, malgré quelques freezes constatés ici ou là. Dès lors, on se prend à regretter que Nokia n'ait pas mis le paquet dessus, et surtout sorti plus tôt ce système très prometteur, au lieu de s'acharner sur un Symbian vieillissant. Dévoilé après l'accord entre Nokia et Microsoft, le N9 n'aura jamais la chance de connaître le succès qu'il mérite hors de certains marchés, et c'est bien dommage, car tout comme WebOS, le système a indéniablement une patte, et montre que Nokia était capable de produire un OS moderne, pensé pour le tactile et le multitâche, en interne.

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On peut se consoler en se disant qu'avec Windows Phone 7, Nokia a fait le choix d'un système dont la sobriété se situe finalement dans la continuité, par certains côtés, de ce que l'on aime dans ce MeeGo Harmattan : un système à l'interface minimaliste et fluide, qui permet d'avoir une vue d'ensemble de son activité sans avoir à consulter une multitude d'applications (principal défaut de l'interface d'iOS), et sans pour autant empiler les widgets sur plusieurs écrans d'accueil, comme c'est parfois le cas sous Android. On aura l'occasion d'y revenir avec notre test du Lumia 800, mais passer de MeeGo Harmattan à Windows Phone 7 sur un terminal assez proche physiquement est assez naturel.

Néanmoins, on regrettera vraiment certains aspects particulièrement réussis du système de Nokia, comme sa gestion plutôt bien pensée du multitâche, son interface tout tactile, certes assez rebutante au premier abord, mais permettant de ne pas se perdre dans une multitude d'écrans, et tout simplement l'existence d'un autre OS mobile alternatif à iOS, Android et Windows Phone 7, et réussi. Après le sabordage de WebOS par HP, et alors que RIM peine à convaincre avec la Playbook et son système issu de QNX, il semble que le monde des nouveaux OS mobiles se concentre de plus en plus autour des 3 géants Apple, Google et Microsoft. Dommage : MeeGo Harmattan mériterait d'être un OS mobile de premier plan...
Stéphane Ruscher
Spécialiste informatique
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