Les techniciens de l'Agence nationale des fréquences (ANFR) traquent les fréquences non déclarées sur les grands événements se déroulant sur le sol français. Nous nous sommes immergés dans leur mission.

Presque par hasard, durant notre périple de 72 heures sur VivaTech, nous sommes tombés sur les petits hommes bleus du salon : les techniciens de l’ANFR. Enfin… rétablissons la vérité : ce sont plus plutôt eux qui nous sont tombés dessus. Au hasard d’un reportage et de notre micro tendu vers notre interviewé, les pas si petits hommes bleus nous demandent si nous avons déclaré notre fréquence. Sauf que, sur place, nous utilisons uniquement le micro main pour faire de la banale prise de son. Fausse alerte, donc, mais l’occasion était trop belle ! Nous avons ainsi décidé de suivre les chasseurs d’ondes de l’ANFR dans leur recherche de potentiels mauvais élèves. L’occasion pour l’agence d’expliquer sa mission, qui est loin de se limiter à VivaTech. Reportage.

L’ANFR à la recherche de fréquences non déclarées susceptibles de perturber les grands événements

Sur place, nous avons rencontré Maxime Eraud, rattaché à la direction des conventions (DC), organe de l’ANFR qui coordonne et pilote l’ensemble des actions de l’agence. Il est le coordonnateur technique général sur les grands événements de l’agence. « Mon rôle est d’être l’intermédiaire entre les organisateurs de salons, d’événements et les techniciens sur place, pour rechercher les perturbations » nous dit-il. Il est accompagné de Laurent Hervy, technicien de l'agence.

© Alexandre Boero pour Clubic
© Alexandre Boero pour Clubic

« Notre mission est de nous assurer que toutes les fréquences qui ont été déclarées par les exposants, les médias et les organisateurs soient conformes au plan de fréquences, et qu’ils ne puissent pas se perturber entre eux, ni causer des perturbations à l’extérieur » explique Maxime Eraud. L’ANFR est présente sur la plupart des grands événements, comme Roland-Garros, le Grand-Prix de France de Formule 1 au Castellet, le Tour de France, le défilé militaire du 14 juillet à Paris et les 24 Heures du Mans. Et le grand challenge à venir, pour l’agence, sera évidemment l’échéance des Jeux olympiques de Paris 2024. Mais revenons à nos moutons et à VivaTech.

Des techniciens de contrôle sont donc présents sur place pour s’assurer de la conformité des fréquences et des équipements. « Pour cela, nous utilisons un analyseur réflecteur de spectre pour chercher les fréquences non déclarées, susceptibles de perturber les exposants ou l’organisation du salon. »

Évidemment, la question que l’on se pose est celle d’éventuels mauvais élèves sur VivaTech. Maxime Eraud se veut tout de suite rassurant : « Non, ça va. Je pense que maintenant, il est ancré dans les esprits que les gens doivent être conformes, qu’ils doivent déclarer leurs fréquences et qu’ils doivent se tourner au moins vers les organisateurs pour être conformes au plan de fréquences. »

© Alexandre Boero pour Clubic
© Alexandre Boero pour Clubic

« Après, il arrive que de petits groupes de journalistes ou autres, présents juste pour une matinée, une journée ou une heure, ne soient pas conformes au plan de fréquences, parce qu’ils ont l’habitude d’être de passage. » De là, l’ANFR doit s’assurer que ces petits groupes ne dérangent ni les confrères ni les exposants avec des microphones sans-fil ou autres.

Notre plongée dans la chasse aux ondes !

Au moment de suivre les agents dans une démonstration de chasse aux fréquences, Laurent Hervy, le technicien de l’ANFR, règle l’analyseur sur une fréquence donnée. Grâce à l’analyseur et au pistolet (une antenne réceptrice), l’équipe de l’agence part à la chasse à la fréquence et aux ondes en s'appuyant sur la puissance du signal. Dès que l’ANFR jette son dévolu sur quelqu’un, la personne doit attester qu’elle est en conformité et qu’elle a bien déclaré sa fréquence.

« Les gens sont assez compréhensifs. Lorsqu’ils nous voient, on leur explique qui nous sommes, quelle est notre mission, et ils se mettent très vite dans les clous. » Sur VivaTech, certains acteurs étaient un peu décalés par rapport à leur fréquence. Mais pas d'incidents remarquables à notifier. « Nous leur avons dit, à chaque fois, de bien se positionner sur la fréquence qui leur a été attribuée, nous explique Maxime. C’est aussi dans leur intérêt que nous faisons cela. Il faut qu’ils puissent émettre avec la bonne fréquence et ainsi ne pas pouvoir écouter un stand voisin, ce qui serait assez gênant. »

© Alexandre Boero pour Clubic

On le voit donc, le travail de l'ANFR est très important sur tous les événements nationaux, comme le Tour de France, où il arrive à l'agence de traquer d'éventuels brouilleurs qui perturbent le réseau mobile sur des lieux stratégiques de la course. L'Agence nationale des fréquences mène donc une mission qui peut s'avérer capitale pour la bonne communication et le bon respect des fréquences.

Source : Clubic