Météo-France a choisi de s'équiper auprès du français Bull pour l'achat de supercalculateurs destinés aux prévisions météorologiques et à la recherche sur le climat. La société annonce que les modèles retenus, des Bullx B700 DLC, seront installés à Toulouse, à partir du premier trimestre 2013. Le montant de l'opération n'a pas été communiqué, mais l'AFP indique qu'il s'élèverait logiquement à plusieurs dizaines de millions d'euros.
« Les supercalculateurs Bullx livreront dans un premier temps, entre 2013 et 2014, une puissance de calcul d'environ 1 Petaflop, pour finalement dépasser les 5 Petaflops à l'horizon 2016 », précise la société dans son communiqué. Chaque lame est équipée de deux processeurs Intel Xeon E5-2600 avec deux fois huit emplacements mémoire DIMM DDR3, soit jusqu'à deux fois 256 Go de mémoire Reg ECC DDR3.
Du côté de Bull, on explique que « cette augmentation des moyens de calcul de Météo-France se traduira par une évolution importante : le passage de la technologie vectorielle à la technologie scalaire qui repose sur les standards du marché et permet de fournir une puissance de calcul parallèle nettement supérieure pour un moindre coût total de possession ».
Une consommation énergétique se voulant fortement maîtrisée
Hormis la puissance de calcul, c'est sur l'efficacité énergétique que Bull met l'accent. D'après la société, la part de l'électricité dans le coût de fonctionnement d'un Data Center pèse en moyenne 28% en Europe, un poste de dépense amené à croître à l'avenir, en même temps que le coût du kW/h. « La consommation électrique des Data Centers - plusieurs MegaWatts pour les plus grands - est devenue en effet le principal facteur limitant la puissance de calcul », précise la société.
Sur ce point, le spécialiste du calcul haute performance avance qu'il atteint un indicateur d'efficacité énergétique (PUE, pour Power Usage Effectiveness) égal à 1 - ce qui signifie que l'énergie consommée l'est uniquement par les serveurs. Pour abaisser cette valeur, Bull, dans son Bullx B700, fait valoir qu'il a repensé ses serveurs, « afin que la chaleur générée par les principaux composants soit évacuée par un liquide, au plus près de la source de chaleur ». Avec la technologie DLC, le refroidissement s'effectue à l'intérieur de la lame, par contact direct entre les composants chauds (processeurs, mémoire, etc.), et une plaque froide dans laquelle circule un liquide.
Autre avantage - économique -, ce système de watercooling ne demanderait pas de refroidir l'eau du circuit de manière active. Bull avance que de l'eau à température ambiante suffit pour dissiper la chaleur émise par le Bullx B700, qui peut se satisfaire d'un liquide allant jusqu'à 35 degrés. D'après Bull, utiliser de l'eau tiède améliorerait la performance énergétique d'environ 40% par rapport aux Data Centers traditionnels.