Les traitements d'image logiciels effectués par les smartphones consomment des ressources, en puissance, donc en énergie et en temps. Rahul Rithe, étudiant diplômé du département d'Ingénierie Electrique et Informatique du MIT, en est persuadé : « Nous avons voulu fabriquer un chipset unique qui pourrait exécuter de multiples opérations, consommer significativement moins d'énergie comparé à une solution logicielle et faire tout cela en temps réel ».
Les applications mises en oeuvre par les chercheurs sont vraiment prometteuses. Réaliser des photos en HDR (haute plage dynamique) immobilise normalement les appareils quelques secondes, le temps d'effectuer l'assemblage des trois vues capturées. Ce même sur les reflex qui proposent la fonctionnalité. Ce chipset permettrait de faire une HDR en quelques centaines de millisecondes sur une image de 10 MPix. De quoi implémenter la fonction HDR à de la capture vidéo ! Le chercheur confirme en plus que ce chip consomme moins d'énergie que les CPU et GPU existants pour accomplir ses tâches.
L'autre scénario imaginé serait la réalisation de clichés au rendu naturel avec flash. On le sait tous, le flash produit des images aussi peu réalistes qu'esthétiques. Mais c'est malheureusement souvent l'unique moyen de prendre sa photo par faible luminosité. Le chipset du MIT pourrait intervenir en réalisant un assemblage de deux photos, une prise avec flash l'autre sans. La première servirait de couche pour faire ressortir les détails, la seconde de fond d'ambiance.
Dernier recours envisagé : la réduction du bruit via le procédé de filtres bilatérales. Les pixels indésirables sont floutés avec les pixels voisins comme dans la réduction du bruit classique mais que si ces pixels voisins ont des valeurs de luminance similaires. Ce qui évite donc de flouter des pixels de contours, situés à la limite entre un arrière-plan et le sujet, et conserve donc de la netteté. Ce procédé serait rendu possible grâce à un découpage de l'image en petits blocs, pour chacun desquels serait calculé un histogramme, permettant une analyse en 3D. En abscisse et ordonnée, la position des pixels, dans la profondeur la luminance des histogrammes.
De la science-fiction ? Non. Les chercheurs ont déjà pu mettre au point un prototype du chipset en utilisant un capteur CMOS en 40 nm, conçu par un fabricant de semiconducteur taiwanais, intégré dans un appareil photo. Et sachant que cette étude a été financée par un certain Foxconn...