Steve Austin n'a qu'à bien se tenir : l'Argus II, surnommé l'œil bionique, est le premier dispositif du genre à avoir été approuvé par la Food and Drug Administration (FDA) américaine, après plus de 20 ans de développement chez Second Sight et plus de 200 millions de dollars investis par des entreprises publiques et privées.
L'Argus II a un usage spécifique : il est destiné à aider les patients atteints de rétinite pigmentaire, une maladie génétique qui touche environ une personne sur 4 000, à détecter la lumière et l'obscurité, et identifier les objets. L'œil synthétique ne leur rendra donc pas totalement la vue, mais devrait leur faciliter la vie, à l'heure où aucun traitement concret n'est disponible pour cette maladie.
Pour les chercheurs entourant le projet, c'est une percée scientifique « remarquable », qui a mis plus de 20 ans à être peaufiné. Au final, l'Argus II consiste en un réseau d'électrodes installé à la surface de la rétine, qui reçoit des impulsions électriques envoyées par une caméra miniature logée sur une paire de lunettes portée par le patient.
Le dispositif est donc assez conséquent et pas vraiment discret, mais il pourrait changer la vie, rien qu'aux Etats-Unis, de 100 000 personnes atteintes de rétinite pigmentaire. Les premiers Argus II seront proposés aux patients de certaines cliniques à travers les USA d'ici à la fin de l'année 2013. Dans le reste du monde, c'est pour l'heure une autre affaire, car il faut que les autorités locales - comme l'ANSM en France - autorisent l'utilisation d'un tel appareil dans les centres hospitaliers.