Dans un rapport publié vendredi 14 juin, la Commission Européenne a affirmé avoir observé des activités provenant de la Russie, qui visaient à influencer le comportement électoral des européens.
Après avoir essayé d'influencer les votes lors des élections américaines de 2016, la Russie continue d'utiliser les nouvelles technologies pour tenter, cette fois, de s'insinuer dans la politique du Vieux Continent. Les autorités européennes ont ainsi pointé du doigt « l'activité de désinformation continue et soutenue de la part de sources russes ».
Utiliser les technologies de pointe à des fins politiques
Le rapport de la Commission souligne l'ingérence de la Russie qui s'est employée à inventer et à diffuser de fausses informations pour dissuader les électeurs européens de se rendre aux urnes, mais aussi pour orienter leur vote vers les partis d'extrême droite. C'est donc, sans aller jusqu'à un scandale d'une incroyable envergure, par un flux important de fake news savamment relayées, que Moscou est intervenue dans les élections du mois de mai.Julian King, commissaire du syndicat de la sécurité de l'UE a ainsi déclaré : « La tendance, à notre connaissance, plutôt que d'essayer de faire des fuites de piratage à grande échelle, c'est d'avoir une approche personnalisée et soigneusement ciblée qui utilise notamment des faux comptes et des bots pour accélérer et amplifier le contenu qui divise, déjà là-bas » Un travail insidieux qui s'attaque aux mentalités des populations et peuvent les fragiliser.
La quantité d'articles mensongers provenant de Russie aurait ainsi doublé durant les mois précédant les élections par rapport à la même période de l'année 2018. Comme on pouvait s'y attendre, l'incendie de la cathédrale Notre Dame a été l'objet d'instrumentalisations et de désinformations par les soutiens du Kremlin, invoquant le symbole d'une perte des valeurs chrétiennes et occidentales dans cet accident qui n'en serait pas un.
Réseaux sociaux : peut mieux faire
Les réseaux Facebook, Twitter et Google qui sont de très importants relais de l'information ont été salués par la Commission pour les progrès dans le traitement plus transparent des messages faisant la publicité de partis politiques. Il leur est néanmoins demandé de se montrer plus efficaces notamment concernant l'identification des auteurs de posts, qui a du mal à être établie par le système automatisé des réseaux, mais aussi d'aller plus loin en offrant les moyens aux utilisateurs de mieux repérer les fake news.Les répercussions des activités de désinformation russes ne semblent pas avoir été assez importantes pour avoir des conséquences déterminantes dans ces élections. Si l'extrême droite a fait des scores élevés, le phénomène était attendu et n'a pas créé la surprise au sein de l'Union. La participation non plus ne semble guère avoir réellement pâti de ces manœuvres. Elle a en effet dépassé les 50%, affichant le plus haut taux de participation depuis vingt ans. Les élections législatives européennes permettent de donner la parole aux peuples de l'Union en choisissant, tous les cinq ans, leurs représentants.
Source : The Washington Post