Une start-up du célèbre CERN, baptisée Dynaxion, est en train de développer un scanner basé sur l'accélération de particules, et dont l'objectif serait de détecter des drogues, armes, explosifs et d'autres biens illicites.
Dynaxion peaufine actuellement ce détecteur, dans le but de gagner un concours susceptible de lui rapporter jusqu'à 500 000 euros.
« Rendre le monde plus sûr »
L'équipe de Dynaxion a été interrogée par Innovation Origins. Joost van de Griendt, le co-fondateur de l'entreprise, explique le fonctionnement de la technologie : « Avec l'accélérateur de particules, nous pouvons générer des neutrons. Si vous bombardez un colis ou une valise de ces neutrons, vous pouvez littéralement obtenir un spectre des matériaux qui se situent à l'intérieur. Avec cette technologie, nous voulons fabriquer un scanner à destination des aéroports et des sociétés de livraison ».L'objectif est d'abord d'aider à la lutte contre le terrorisme. Mais pas seulement. « Philosophiquement parlant, notre but ultime est de rendre le monde plus sûr, puisque nous travaillons dans le secteur de la sécurité. Par exemple, des personnes emmènent parfois trop de batteries dans leurs bagages, parce qu'elles ne comprennent pas le danger que cela représente ». Joost van de Griendt mentionne aussi la « crise des opioïdes » (comme l'héroïne par exemple), qui s'est soldée par une augmentation rapide de ces substances aux Etats-Unis et au Canada ces dernières années.
La fierté de Dynaxion
Pour les dirigeants de Dynaxion, le plus gros obstacle concerne les financements. « Dans notre cas, je pense que le défi est plus grand car nous n'avons pas de prototype. Ce n'est pas quelque chose que vous pouvez construire dans votre garage ou à la maison pour quelques milliers de dollars », explique Joost van de Griendt.Actuellement, la société travaille donc sur un prototype, affirmant réunir déjà des fonds de « partenaires potentiels ». L'objectif : la finale de l'Opioid Detection Challenge, un événement se tenant en octobre et récompensant son vainqueur d'un prix de 500 000 euros. Le projet classé second par ce challenge reçoit 250 000 euros.
Dynaxion voit donc là un grand financement potentiel pour son activité, tout en considérant son expansion « Nous discutons avec des partenaires potentiels pour travailler sur ce prototype, pour lequel nous avons créé un consortium technique. C'est un consortium international, mais nous voulons tout particulièrement trouver de partenaires dans la région d'Eindhoven, aux Pays-Bas. Notre objectif est de faire de Dynaxion une compagnie de Brainport (un secteur d'Eindhoven largement porté sur l'innovation et la high-tech, ndlr.) ».
Reste à savoir si la société remportera la finale, bien qu'elle annonce d'ores et déjà sa fierté quant aux épreuves préalablement remportées. « C'est notre plus grande réussite, parce que cela se tient aux Etats-Unis, et il n'est pas facile d'attirer l'attention des Américains quand vous êtes une compagnie néerlandaise. C'était déjà un grand accomplissement ».
Source : Innovation Origins