L'autorité de régulation des télécoms souhaite se pencher sur le marché des assistants intelligents, dans le cadre de la réforme de l'audiovisuel.
Le gendarme des télécoms veut se pencher rapidement sur les enceintes connectées. L'Arcep, dans un ensemble de propositions émises en vue de la future réforme de l'audiovisuel programmée pour 2019, a émis le souhait de mettre en oeuvre une « action de régulation » pour les différents constructeurs de ces appareils.
Permettre à tous les diffuseurs une égalité de traitement
Par cette action, l'Arcep explique vouloir protéger les chaines de télévision et producteurs de contenu, qui peuvent avoir du mal à être diffusés via ces appareils aux systèmes fermés. « Les fabricants de terminaux peuvent parfois disposer d'un pouvoir de marché important ou être intégrés verticalement avec des services audiovisuels en concurrence directe ou indirecte avec les chaînes de télévision », explique le régulateur.L'Arcep veille au respect d'un internet ouvert et concurrentiel garantissant aux utilisateurs un libre accès aux contenus de leur choix. Elle estime aujourd'hui que ce principe est peu ou mal appliqué sur les enceintes ou box TV produites par Amazon, Google ou encore Apple. Elle indiquait même, dans un rapport datant de février 2018, que les enceintes connectées étaient « le maillon faible de l'internet ouvert ».
L'Arcep veut offrir les mêmes fonctionnalités à tous les fournisseurs de services
Parmi ces propositions, l'autorité de régulation souhaite interdire les pratiques dites de « discrimination », empêchant délibérément certains opérateurs ou fournisseurs de services d'accéder aux API (les outils de programmation) d'un système exploitation. Cela permettrait, si cette proposition venait à être inscrite dans la réforme, de mettre tous les services de contenu sur un même pied d'égalité en termes de fonctionnalités.L'autorité donne comme exemple le fait qu'aujourd'hui Google, sur Android, réserve à Google Maps l'utilisation des outils d'accès à la géolocalisation d'un appareil, là où un acteur comme Open Street Map en est exclu aujourd'hui.
L'idée aura toutefois du chemin à faire avant d'être acceptée par les GAFA, très soucieux de verrouiller au maximum leurs plateformes.