L'enceinte amplifiée sans fil est à la mode si bien que de plus en plus de gens remplacent de cette façon une ancienne chaîne Hifi encombrante. Autant les électroniques hifis et les enceintes colonnes peuvent être assez traditionnelles dans leur design, autant les enceintes sans fil ont amené avec elles une toute nouvelle esthétique. Chaque fabricant essaye de se démarquer avec son propre style. On choisit donc son enceinte sans fil autant pour ses caractéristiques que pour son design. Voire plus encore pour son design, car l'enceinte fait aussi office de bel objet que l'on a envie de voir dans son salon, et de montrer à ses amis. Qui de mieux que Marshall pour relever ce challenge ? Les enceintes Marshall évoquent immédiatement la musique, il n'y a pas de doute. Si vous êtes plutôt rock, c'est aussi une façon d'aller au bout de votre passion. Mais le style Marshall peut plaire à tous et trouver sa place dans tous les intérieurs. Surtout quand l'enceinte est aussi petite que l'Uxbridge. Si vous souhaitez monter en gamme, il existe les plus gros modèles Acton, Stanmore ou Woburn.
Le style mini ampli de guitare
L'Uxbridge Voice est proposée dans deux coloris, en noir et en blanc. Seul le coffret extérieur en bois change, la façade restant identique dans les deux cas avec un revêtement tissu vintage relevé du logo emblématique Marshall ici en version cuivrée. En bas de cette façade, un bandeau également cuivré accueille les quatre petites LED d'état. Nous avons reçu la version Alexa de l'Uxbridge Voice et ces LED ressemblent à celles d'une enceinte Google Assistant ! La réponse est simple : Marshall proposera bientôt une version Google de l'Uxbridge Voice. Les deux versions ont donc une conception identique, ce qui a sûrement simplifié le développement.Derrière le tissu, un ensemble deux voies avec woofer et tweeter est amplifié par 30 Watts de puissance en classe D. L'Uxbridge est une enceinte mono, ce qui est logique dans un si petit format : elle mesure 16,8 cm de haut pour un peu plus de 12 cm de côté. Sur le dessus, Marshall a poussé l'idée jusqu'à copier les frettes de guitares pour les touches de fonction. Les trois frettes correspondent au volume, aux réglages du grave et de l'aigu. Il y a également une touche pour mettre en pause ou relancer la lecture, ainsi qu'une touche pour couper le double microphone.
Le bouton d'association Bluetooth se trouve en face arrière, juste au-dessus du câble d'alimentation. L'Uxbridge fait l'impasse sur toute connexion physique : pas d'entrée auxiliaire au menu ni de liaison Ethernet. On est ici dans le sans-fil total.
L'Uxbridge repose sur de larges pieds en caoutchouc, toujours pour copier le style ampli de guitare. Ils lui assurent une excellente stabilité en créant une éventuelle barrière pour éviter de transmettre les basses au meuble sur lequel elle sera posée. À la lecture des chiffres avancés, il y a peu de chance que cela arrive : la bande passante de l'Uxbridge démarre à 54 Hz, comme souvent mesurée à -3dB. Ce n'est donc pas une spécialiste des basses comme nous le verrons plus loin.
La mini enceinte vocale aux multiples contrôles
L'installation de cette petite enceinte passe par l'application mobile maison Marshall Voice. Elle est commune à tous les modèles de la marque avec assistant vocal intégré. Une fois lancée, celle-ci nous explique en quelques écrans ses avantages. Puis elle part à la recherche des « conférenciers ». Une petite coquille de traduction visiblement ! Notre conférencière Uxbridge est trouvée en quelques secondes. Nous lui indiquons notre réseau WiFi, elle se connecte puis effectue une mise à jour firmware. Rien de compliqué, même pour les plus novices, tout cela se passe en quelques minutes.L'application Marshall sert à configurer l'enceinte : nommage, connexion à Alexa, égalisation. Elle fonctionne sur cinq bandes alors qu'il n'y en a que deux physiquement sur l'enceinte (grave/aigu). On gagne ici les réglages de bas grave, de médium et de haut médium. Vous pouvez les modifier à votre convenance ou appeler l'un des modes préréglés : rock, jazz, hip-hop, électro... Les réglages audio de l'Uxbridge depuis l'application Alexa sont pour leur part désactivés. Sur la page d'accueil, on peut voir une ou plusieurs enceintes Marshall Voice, le titre en cours de lecture et sa source.
Les sources de lecture sont multiples. L'utilisateur n'a pas besoin de changer ses habitudes. Si vous êtes abonné à Spotify, l'Uxbridge est Spotify Connect. Si vous êtes dans l'univers Apple, l'enceinte est AirPlay 2. Si vous plutôt Alexa, vous pourrez associer l'Uxbridge avec les enceintes Echo. En effet, la Marshall est dotée d'Alexa Cast, ce qui est encore plutôt rare aujourd'hui. En dernier recours, il vous reste toujours le très pratique Bluetooth.
La commande vocale nous a semblé fonctionner correctement. L'Uxbridge nous a bien entendu, même lorsque nous étions dans la pièce d'à côté ou lorsque nous chuchotions presque. Quand la musique joue, il est inutile de crier pour couvrir le son, la commande « Alexa » est bien captée puis le son diminue pour mieux entendre nos ordres. La compréhension est du niveau des enceintes Alexa en général. Nos ordres basiques sont passés à tous les coups, la lecture d'un morceau en particulier comme l'allumage de nos lampes Philips Hue. Pour écouter de la musique directement sans passer par son smartphone, rappelons qu'Alexa se connecte directement à Amazon Music, Spotify, Deezer, Apple Music et aux radios TuneIn.
Précise sur le médium-aigu, absente sur le grave
En termes de sources, le choix est assez large, ce qui nous a permis d'écouter notre playlist de test Tidal transmise en AirPlay 2. L'avantage d'AirPlay est de pouvoir utiliser les touches de volume sur le côté de l'iPhone qui vont alors piloter le volume de l'Uxbridge, même si le téléphone est verrouillé. Les commandes vocales via Alexa pour augmenter ou baisser le son fonctionnent aussi très bien. Nous démarrons par quelques titres de jazz et nous constatons une certaine aisance dans le médium-aigu. Les voix sont suffisamment bien définies et détachées pour être compréhensibles. Il y a une légère sibilance dans les aigus qui se corrige avec l'égaliseur à cinq bandes. L'Uxbridge est suffisamment volubile sur cette partie du spectre pour éviter le son de boite, la musique s'extrait facilement de l'enceinte.En revanche, la restitution du grave est bien moins enjouée. C'est propre, mais très en retrait. Cette enceinte ne se destine clairement pas aux aficionados des basses qui bastonnent. Il existe d'autres enceintes concurrentes plus à même de sortir du grave dans un petit volume. L'Uxbridge joue plus sur l'équilibre pour éviter la fatigue auditive. L'écoute en mode « flat » donne une écoute agréable sans être réellement hifi. On est ici dans le registre de la facilité. Il est bien sûr possible de modeler la restitution en jouant sur l'égaliseur, mais sans en abuser. À niveau sonore raisonnable, nous avons tout de même passé un bon moment à l'écoute de nos titres favoris portés sur les voix. Mais ça ne fonctionne pas aussi bien à tous les coups.
Le grave avoue vite ses faiblesses sur de l'électro ou tout autre style bien marqué. L'enceinte ne suit pas, même à niveau raisonnable et on entend clairement le woofer talonner. Il faut alors baisser le niveau du grave sinon l'écoute est impossible. De façon générale, l'Uxbridge n'est pas capable de délivrer de forts niveaux sonores, ce n'est pas son job. Niveau sonore et grave limité, cela fait deux contraintes qui limitent cette enceinte Marshall à certains usages.