Le chatbot ChatGPT pourrait proposer des résultats si performants qu'ils duperaient les systèmes anti-triche mis en œuvre par les professeurs.
Les prouesses de ChatGPT ont été largement commentées ces dernières semaines et l'outil est si puissant qu'il intrigue le monde de l'éducation.
Un outil de triche presque parfait pour les étudiants
Si le chatbot d'OpenAI n'est pas parfait et peut donner parfois des réponses absurdes, l'outil est aujourd'hui suffisamment performant pour apporter des explications et des raisonnements détaillés sur un grand nombre de sujets, même les plus pointus. Une prouesse qui semble faire peur à Google, qui s'inquiète de l'avance prise par son concurrent.
Les élèves et étudiants du monde ne devraient pas s'y tromper et l'utiliser très rapidement pour faire leurs devoirs à leur place, sans avoir besoin de se plonger dans des livres, ou à réfléchir au sens de leur dissertation.
Les professeurs prennent très au sérieux ce problème et semblent pour le moment démunis face aux progrès constants apportés par OpenAI à sa technologie. Si ces derniers avaient, au fil des années, trouvé des méthodes pour détecter rapidement des copier-coller provenant de Wikipédia, ChatGPT va bien plus loin, avec une analyse plus poussée proposée à chaque question.
OpenAI et le corps professoral réfléchissent déjà à des mesures pour mieux repérer les devoirs rédigés avec ChatGPT
« Ce qui m'a pris au dépourvu, c'est à quel point c'était un bond en avant », a déclaré Eric Wang, vice-président de l'intelligence artificielle pour Turnitin, une start-up fondée en 1999 et travaillant avec 16 000 systèmes scolaires à travers le monde pour élaborer et mettre à jour le logiciel anti-triche du même nom.
Pour l'heure ChatGPT semble limité, et ses tournures de phrases ou son vocabulaire limités sont reconnaissables lorsqu'on les compare à la prose d'un étudiant classique. Cependant, la technologie ne cesse de progresser et pourrait être bien plus difficilement détectable d'ici à peine un ou deux ans.
OpenAI a conscience du problème et cherche des solutions pour aider le corps enseignant à traquer les plagiats, sans pour autant limiter le développement de son intelligence artificielle. Scott Aaronson, professeur d'informatique à l'Université du Texas, Austin, et chercheur invité à OpenAI, aurait à ce sujet déclaré que l'entreprise travaille à l'introduction de signaux cryptographiques invisibles, sauf pour des entreprises spécialisées comme Turnitin.
Les professeurs pourraient être mis aussi à contribution, en modifiant l'intitulé des sujets, pour tenir compte de l'actualité récente, un domaine qui n'est pas encore pris en charge par ChatGPT, ou en demandant aux élèves de justifier leur raisonnement en vidéo ou devant le professeur.
- Chat dans différentes langues, dont le français
- Générer, traduire et obtenir un résumé de texte
- Générer, optimiser et corriger du code
Source : Bloomberg