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ChatGPT a beaucoup de qualités (et de défauts), mais mâcher le travail des étudiants pour des devoirs n'en fait pas (encore) partie.

En l'état actuel des choses, des professeurs ayant analysé plusieurs essais produits par le chatbot extrêmement populaire d'OpenAI sont arrivés à la même conclusion : ChatGPT est vraiment nul pour ce genre de tâche.

Un AntIsèche qui bave

Alors que, par mesure de précaution, ChatGPT a été banni de plusieurs écoles, rien n'interdit techniquement aux élèves de faire leurs devoirs à la maison en s'aidant largement du chatbot. Sauf que, à l'instar de l'IA qui évolue (de manière fulgurante), les professeurs commencent à s'accoutumer à ces productions.

Malheureusement pour les étudiants les moins studieux, ChatGPT est un piètre compagnon pour faire leurs devoirs universitaires à leur place. « J'ai compris que j'avais affaire à une IA, car malgré la cohérence syntaxique de l'essai, il n'avait aucun sens », a ainsi indiqué Darren Hicks, professeur assistant de philosophie à l'université de Furman.

De nombreux autres professeurs ont exprimé une opinion similaire sur les essais produits par ChatGPT. Ils ont en particulier souligné à quel point le chatbot se plante sur toute la ligne, ce qui donne lieu à un travail dont le fond manque affreusement de cohérence. « En l'état actuel des choses, je ne pense pas que l'outil soit assez bon pour rédiger des essais universitaires », assène Kristin Merrilees, étudiante à l'université de Barnard.

De tels devoirs demandent en effet plus qu'une simple restitution de connaissances largement disponibles sur Internet, et le chatbot n'est pas encore capable de réfléchir par lui-même avec un argumentaire solide. Mais au vu de sa croissance exponentielle, rien ne garantit que cela ne sera pas amené à changer dans un futur plus ou moins proche.

Les étudiants peuvent se tromper aussi, mais autrement

Bien entendu, un étudiant de chair et d'os est sans conteste capable de produire des essais insensés. Mais il est, selon les professeurs, facile de distinguer un mauvais devoir fait par un étudiant d'un devoir similaire généré par ChatGPT. Lorsqu'un étudiant débite des âneries, c'est fait de manière maladroite. Le chatbot, lui, se montre extrêmement confiant dans les énormités qu'il couche sur le proverbial papier.

Le style de rédaction est également un facteur distinctif important. ChatGPT a tendance à remplir ses œuvres de platitudes évidentes et de non-lieux, qu'il va allègrement mélanger pour étoffer son argumentaire. L'étudiant a quant à lui été formé par la force de l'habitude à éviter ce genre d'écueils.

Enfin, ChatGPT souffre globalement d'un problème récurrent : son terrible manque de fiabilité en exposant des faits et en sourçant ses informations. S'il ne trouve rien pour corroborer ses dires, il n'aura aucun scrupule à inventer de toutes pièces des sources, sans faire preuve de subtilité, comme un étudiant pourrait le faire pour essayer de cacher le fait qu'il plagie d'autres essais.

Certains professeurs plus pessimistes font par ailleurs état de leurs doutes quant à l'intérêt d'avoir pour ainsi dire lâché ChatGPT dans la nature. Bret Devereaux, professeur d'Histoire de l'université de Caroline du Nord, s'est notamment exprimé ainsi : « Je suis un historien militaire, et j'en connais donc un rayon sur les technologies qui existent, mais que l'on ne devrait pas utiliser. Nous pourrions par exemple mener une expérience en conditions réelles pour savoir si faire exploser 2 000 têtes nucléaires peut provoquer un hiver nucléaire. Nous ne devrions pas le faire. »

ChatGPT
  • Chat dans différentes langues, dont le français
  • Générer, traduire et obtenir un résumé de texte
  • Générer, optimiser et corriger du code
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Source : Vice