Alexandros Michailidis / Shutterstock.com
Alexandros Michailidis / Shutterstock.com

Une fois n'est pas coutume, les législateurs n'ont pas attendu qu'une catastrophe se produise pour prendre les devants.

Car s'il est vrai que des fake news générées par des intelligences artificielles circulent déjà de plus en plus, l'Union européenne se montre indiscutablement plus rigoureuse avec les intelligences artificielles qu'aux débuts des réseaux sociaux. Cette nouvelle règle, qui ferait partie d'un package plus large, vise à lutter contre la désinformation en général, mais avec un regard appuyé en direction du Kremlin.

Réguler les géants de la tech…

Après les balbutiements du début, l'Union européenne a montré les muscles à de nombreuses reprises en infligeant de colossales amendes aux GAFAM à chaque fois qu'ils ne se conformaient pas aux règles du continent, tout particulièrement en matière de sécurité des données et de respect de la vie privée. Mais ces derniers mois, la lutte contre la désinformation et les discours de haine en ligne semble avoir pris la tête des priorités pour les législateurs européens. Ainsi, le code de bonnes pratiques en matière de lutte contre la désinformation, initialement volontaire et non contraignant, deviendra obligatoire à partir d'août. Un code que le Twitter de Musk a déjà annoncé refuser de respecter.

Mais il paraît aujourd'hui évident que toute nouvelle régulation sur la désinformation ne peut être crédible sans inclure un volet sur les intelligences artificielles. Et à cet effet, l'UE a demandé à des grandes entreprises du secteur, comme Google, Facebook, ou encore Microsoft, d'agir rapidement pour que tout contenu généré par IA sur leurs plateformes respectives soit clairement indiqué comme tel, au moyen d'une étiquette sous la vidéo par exemple. Une possibilité qui existe déjà selon Sundar Pichai, le P.-D.G. de Google.

Sundar Pichai © Google
Sundar Pichai © Google

… et lutter contre la désinformation russe

La lutte contre la désinformation en général n'a pas besoin d'être justifiée. Pour autant, ces nouvelles mesures semblent tout de même clairement dirigées vers Moscou. Si les russes n'ont pas attendu l'année dernière pour se lancer dans les fake news, le phénomène a clairement pris de l'ampleur depuis que le pays considère l'Europe comme ouvertement hostile. Vera Jourova, vice-présidente de la Commission européenne, ne s'en est d'ailleurs pas cachée : « Ce n'est pas un business comme les autres : ce que veulent les russes, c'est saper le soutien de l'opinion publique européenne en faveur du soutien à l'Ukraine ».

Par ailleurs, les recommandations de l'UE ne se limitent pas à l'IA : les réseaux sociaux en général, et Facebook en particulier ont également été fermement incités à renforcer leurs équipes de modération dans les langages minoritaires de la plateforme, particulièrement ciblés par les efforts russes. Un domaine dans lequel Facebook est historiquement catastrophique.