Une conférence organisée à Genève cette semaine aura des invités d'honneur improbables : des dizaines de robots de toutes sortes.
Pour tenter de raviver son initiative de développement durable née en 2015, mais aujourd'hui moribonde, l'ONU mise sur l'intelligence artificielle et les robots en général. Ils occuperont ainsi toute l'attention à l'occasion du sommet de Genève organisé par l'International Telecommunication Union (ITU) qui a lieu les 6 et 7 juillet. Ils tenteront également de répondre à une question que l'on se pose tous : comment on fait, maintenant ?
Les objectifs de développement durable de l'ONU
En 2015, l'ensemble des pays membres de l'Organisation des Nations Unies a adopté une charte, appelée l'agenda 2030 du développement durable, et qui est centrée sur 17 objectifs. On trouve ainsi parmi ces derniers la fin de la pauvreté ou de la faim, l'égalité de genre, ou encore la promotion d'une énergie verte et abordable.
Cet appel à l'action, considéré comme urgent à l'époque, ne semble guère avoir été suivi d'effets et, tandis que l'on a dépassé la mi-parcours, cet agenda ressemble de plus en plus à un vœu pieux. Alors, cette semaine, à Genève, l'ONU tente d'innover.
Des robots à l'ONU, mais pour quoi faire ?
Le programme de la conférence à Genève est presque exclusivement consacré aux nouvelles possibilités offertes par l'arrivée et le développement de toutes sortes de robots. On trouvera aussi Nadine, un robot humanoïde capable d'imiter des émotions et de se « rappeler » ses précédentes interactions. L'événement s'achèvera par ce qui sera peut-être la première conférence de presse dans laquelle des robots répondront à des questions de journalistes humains.
Frederic Werner, porte-parole de l'ITU, explique que l'objectif est de « démontrer les capacités [des robots] et de commencer un dialogue mondial sur la robotique positive ». Pour lui, les robots pourraient bien commencer à prendre une importance significative dans les cinq prochaines années, de la même manière que l'intelligence artificielle est en train de le faire actuellement.
D'ailleurs, l'IA ne sera évidemment pas oubliée lors de ce sommet. La directrice des opérations de DeepMind sera ainsi présente, tout comme le directeur technique d'Amazon. Pour Antonio Gutieres, le secrétaire général de l'ONU, « ce sommet peut aider à faire en sorte que l'intelligence artificielle soit bénéfique pour l'humanité ». Difficile de lui donner tort quand même les dirigeants des principaux laboratoires d'IA appellent à se pencher rapidement sur la question. L'organisation a déjà adopté l'IA pour certains de ses programmes, pour traquer les régions qui risquent la famine ou pour développer des véhicules de secours d'urgence par exemple.
L'événement devrait réunir plus de 3 000 personnes, représentant 193 pays et plus de 900 organisations différentes.