Même à l'échelle de Google, s'approprier l'ensemble du web connu est une décision ambitieuse et controversée.
Une entreprise juridique américaine tente un « class action », une action judiciaire collective contre Google en raison de l'utilisation que le géant américain fait des informations librement accessibles sur Internet. Par définition, n'importe quel citoyen américain qui s'estime concerné (potentiellement tous, donc) peut rejoindre la liste des plaignants et recevoir des dommages et intérêts en cas de victoire devant les tribunaux. Un procès qui pourrait donc s'avérer démesuré.
Nouvelle attaque contre les intelligences artificielles
Les intelligences artificielles sont au centre de l'attention depuis fin 2022. Si l'on a couvert en long et en large leurs capacités actuelles et futures, et les opportunités de transformation de la société qu'elles pourraient offrir, le tableau est loin d'être idyllique. Car les prédictions, même de la part des principaux concernés, dessinent également un futur sordide, voire apocalyptique, dans certains cas.
Mais pas besoin d'attendre que celles-ci se manifestent pour que nombreux soient ceux qui se sentent déjà lésés par cette technologie. C'est ainsi que des comédiens et autres artistes ont déjà intenté des procès à Meta, Microsoft, ou encore OpenAI pour l'usage qui était fait de leurs données personnelles ou le non-respect de la propriété intellectuelle. La propriété intellectuelle est d'ailleurs un débat compliqué depuis que l'IA est sous les projecteurs, et il faudra probablement de grands procès comme ces derniers pour qu'une jurisprudence claire tranche sur la question.
Google tout particulièrement visé
Le procès intenté par la firme Clarkson contre Google, intervient quelques jours seulement après un changement apporté par Google à sa propre politique de confidentialité. La nouvelle version indique explicitement que l'entreprise se réserve le droit d'utiliser l'ensemble des données accessibles librement sur Internet pour entraîner ses différents modèles d'intelligence artificielle.
La plainte déposée accuse ainsi Google d'avoir « secrètement volé tout ce qui a un jour été créé et partagé sur Internet par des centaines de millions d'Américains ». La plainte considère également que Google s'est approprié « l'entièreté de notre empreinte digitale […] y compris le contenu créatif et sous copyright ». La firme Clarkson estime que Google pourrait devoir au minimum 5 milliards de dollars de réparations.
Halimah DeLaine Prado, porte-parole de Google, a de son côté expliqué que son entreprise avait été « claire depuis des années sur le fait que nous utilisons des données de sources publiques […] pour entraîner des modèles d' IA tels que Google Translate ». Pour elle, « la loi américaine autorise l'usage d'informations publiques pour créer des usages bénéfiques, et nous attendons l'opportunité de réfuter ces accusations sans fondement ».