Jigsaw, une filiale d'Alphabet, a dévoilé un nouvel outil nommé Assembler. Celui-ci doit aider à déterminer si des images ont été retouchées ou non.
La firme, qui n'a donc rien à voir avec une célèbre saga cinématographique, destine d'abord son logiciel aux journalistes. Dans la campagne présidentielle américaine qui approche, elle estime qu'Assembler va s'avérer utile dans la guerre contre les deepfakes et autres médias truqués.
Alphabet en guerre contre les infox
Le projet est issu d'une équipe d'ingénieurs, de chercheurs, mais aussi de politologues que Jigsaw a réuni pour lutter contre la désinformation, le harcèlement et, plus largement, l'extrémisme le plus violent. Les Etats-Unis ont entamé leur campagne pour l'élection présidentielle de 2020, et pouvoirs publics comme grands groupes privés craignent toutes sortes d'aléas susceptibles de perturber le bon déroulement des scrutins. En juillet dernier, un rapport a pointé les ingérences étrangères lors de la précédente élection, et diverses sociétés cherchent à éviter que cela ne se reproduise.Alphabet prend donc les armes : outre Jigsaw, une autre filiale d'Alphabet, YouTube, s'est déjà engagée dans la lutte contre les contenus trompeurs.
Testé par Le Monde et l'AFP
Assembler s'appuie sur un vaste panel d'images truquées et non truquées pour repérer ce qui les différencie et mettre ces différences en valeur. Il peut ainsi repérer, par exemple, l'ajout d'une partie d'une photo à une autre, la modification de la luminosité ou la modification d'un arrière-plan. Selon le New-York Times, de grands organes de presse et fact-checkers, comme l'Agence France Presse (AFP) ou Les Décodeurs du journal Le Monde font partie des sociétés testant d'ores et déjà le logiciel. Jared Cohen, le directeur exécutif de Jigsaw, a déclaré que « les fact checkers et les journalistes ont besoin de garder une longueur d'avance sur les techniques de manipulation, et de faciliter la vérification de l'authenticité d'images et d'autres éléments ».Assembler ne sera toutefois pas disponible pour le commun des mortels. Jigsaw justifie ce partage sélectif, précisant vouloir éviter que sa technologie ne puisse être étudiée et utilisée à mauvais escient. Santiago Andrigo, le chef de produit de la société, a qualifié la situation actuelle de « course aux armements entre ceux qui trouvent les outils pour contrer le problème et les mauvais acteurs », ajoutant que « nous voulons être sûrs que notre travail fait pencher la balance en faveur des bons ».
Il conclut : « Compte tenu de cela, nous sommes très prudents et intentionnels quant à savoir qui a accès à Assembler, et très diligents dans la surveillance des signes potentiels d'abus ».
Source : The Verge