Telegram abriterait les communications d'un nombre toujours plus important de cybercriminels : c'est ce que dévoile une enquête menée par le Financial Times.
La principale cause selon l'enquête ? Le changement des règles de confidentialité de WhatsApp, le service de messagerie instantanée de Facebook.
Telegram est plébiscitée par les pirates du Web
Application dont la popularité est croissante du fait, notamment, du cryptage des fils de discussion, Telegram attire donc de plus en plus de cybercriminels : un phénomène qui prend de l'ampleur et qui n'est pas prêt de s'estomper.
Selon Tal Samra, analyste des cybermenaces chez Cyberint cité par Engadget, cet engouement s'explique de manière assez logique :
« [Le] service de messagerie cryptée [de Telegram] est de plus en plus populaire parmi les individus menant des activités frauduleuses et vendant des données volées… car il est plus pratique à utiliser que le Dark Web. En plus de cela, Telegram est également moins susceptible d'être surveillé par les autorités ».
Et les chiffres publiés par le Financial Times sont pour le moins impressionnants, puisque l'usage de Telegram par des acteurs opérant dans la cybercriminalité a tout simplement augmenté de plus de 100 %. Une augmentation spectaculaire et assez récente, causée, en plus des raisons exposées précédemment, par l'évolution de la politique de confidentialité de WhatsApp.
Le changement des règles de confidentialité de WhatsApp parmi les causes évoquées
Le service de messagerie instantanée, propriété de Facebook depuis 2014, a récemment fait évoluer sa politique de confidentialité de manière à partager davantage d'informations avec l'entreprise de Mark Zuckerberg. Particulièrement populaire, puisqu'il compte près de 2 milliards d'utilisateurs et utilisatrices dans le monde, le service a néanmoins subi diverses controverses depuis cette évolution – certains utilisateurs craignant que leurs données personnelles soient exploitées contre leur volonté ou encore que leurs conversations soient lues.
Si le P.-D.G. de WhatsApp, Craig Cathcart, s'est à chaque fois empressé de préciser les intentions concrètes de la filiale de Facebook, cela n'a pas empêché la migration vers des applications réputées plus sûres, telles que Telegram. Et cette dernière en a fait les frais lorsque des pirates du Web ont commencé à l'utiliser en masse pour justement partager des données volées. Certains partages contiendraient ainsi entre 300 000 et 600 000 combinaisons d'e-mails et de mots de passe.
Nombre des conversations concernées ont été supprimées par Telegram suite aux informations révélées par le Financial Times. La firme indique employer un nombre croissant de modérateurs et modératrices pour lutter contre le phénomène, dans le cadre de sa « politique de suppression des données personnelles partagées sans consentement ». Avec 10 000 communautés publiques supprimées quotidiennement suite à la violation de cette politique, autant dire que ces modérateurs et modératrices ont du pain sur la planche.
Source : Engadget