© Alexandre Boero pour Clubic
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Les réseaux des opérateurs français doivent se montrer très solides pour supporter la charge de trafic internet. Ils demandent à ce que ceux qui génèrent la majorité de ce trafic participent au financement des infrastructures et de la maintenance nécessaires. S'ils ne sont pas explicitement cités, les GAFAM et Netflix sont visés.

La Fédération française des télécoms (FFT), qui représente les intérêts d'Orange, de SFR et de Bouygues Telecom, a publié 15 propositions pour le quinquennat 2022-2027.

Une rémunération de la part des plus gros consommateurs de bande passante ?

Ces propositions visent à « libérer les investissements, accélérer les déploiements au bénéfice des territoires, de la relance et de l’emploi, dans un cadre concurrentiel équitable, responsable pour l’environnement et l’inclusion de tous les publics ». Et la proposition 12 risque de faire parler d'elle.

Dans la section dédiée aux problématiques liées à l'innovation et à la transition écologique, la FFT explique vouloir « établir les conditions et modalités d’une juste contribution économique et technique des grands fournisseurs de contenus aux coûts des réseaux afin d’assurer leur soutenabilité économique et environnementale ».

En d'autres termes, les opérateurs télécoms français souhaitent être rétribués par les géants de la tech, dont l'utilisation des services représente un impact fort sur leurs infrastructures.

Les GAFAM et Netflix dans le viseur

Amazon, Apple, Google, Netflix, Microsoft, Facebook… Ces acteurs constituent une part très importante du trafic de données transitant par internet en France. Les contenus vidéo de haute qualité en sont les principaux responsables, et les opérateurs doivent investir dans des équipements réseau coûteux pour tenir la charge.

D'après les chiffres de l'ARCEP, Netflix seul pesait pour 14 % du trafic internet en France en 2017, un chiffre qui a bondi à 23 % en 2018. Cette même année, Netflix, Google, Facebook et Akamai (qui fournit des serveurs cache à Microsoft, Apple et d'autres) représentaient 53 % du trafic dans l'Hexagone. Ces données restaient d'actualité en 2019 et 2020, en attendant celles de 2021.

Durant, le confinement, la hausse de la consommation des contenus vidéo a provoqué une saturation des réseaux des opérateurs. Netflix avait réduit son bitrate pour soulager les tuyaux, alors que YouTube avait forcé la définition standard par défaut.