© Panchenko Vladimir / Shutterstock
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Alors que tous les acteurs du Net sont invités à accélérer leur migration vers l'IPv6, il existe encore des zones d'ombre selon les opérateurs et les réseaux, mobile ou fixe.

Comme chaque année, l'ARCEP, le gendarme des télécoms, a mis à jour son baromètre IPv6 qui permet d'étudier les progrès effectués par tous les acteurs de la chaîne internet dans la migration vers le protocole. Seule solution pérenne pour faire face à l'épuisement de l'IPv4 et ainsi maintenir un service internet de qualité, la transition vers l'IPv6 se passe bien. En l'espace de quelques mois, la France est en effet passée de la 8e à la 2e place mondiale en ce qui concerne le taux d'utilisation de l'IPv6, confirmant ses progrès des dernières années en la matière. Pourtant, tout n'est pas encore parfait.

Du progrès pour l'IPv6, mais des disparités selon les opérateurs (et le réseau utilisé)

Chez les opérateurs, « la progression globale du taux d'utilisation d'IPv6 est très nette », note l'ARCEP. La transition est assurée aujourd'hui entre 72 et 81 % pour les fournisseurs d'accès à Internet fixe, et entre 60 et 67 % pour les opérateurs mobiles, avec une moyenne qui dépasse les 62 %, en hausse de 15 points sur un an.

L'IPv6, c'est quoi ?

Le protocole IPv4, utilisé pour permettre aux terminaux disposant d'une adresse IP de communiquer sur Internet, est utilisé depuis 1983. Mais les adresses IPv4 sont aujourd'hui épuisées ou presque, et l'IPv6 offre une quasi-infinité d'adresses. Imaginez : 667 millions d'IPv6 pour chaque millimètre carré de surface terrestre.

Si les prévisions tablent sur une activation par défaut de l'IPv6 chez 94 % des clients grand public sur les réseaux fixes et 88 % sur les réseaux mobiles d'ici mi-2025, la progression dont nous parlions « masque de grandes disparités entre réseaux fixes et mobiles, et entre les acteurs ». Ah !

Il est vrai que si l'on s'attarde sur le réseau fixe grand public, Free a quasiment achevé sa transition, avec un taux de clients activés en IPv6 à 99 %, et ce, depuis plusieurs années ! Si Orange (89 %) suit de près, c'est beaucoup plus délicat pour Bouygues Telecom (53 %) et pire pour SFR (22 %).

© ARCEP
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La situation est vraiment alarmante du côté des hébergeurs et des serveurs mail

Sur le réseau mobile, le taux de clients activés en IPv6 est aussi comparable à des montagnes russes, avec comme bons élèves Bouygues Telecom (89 %) et Orange (71 %). SFR fait un peu mieux (49 %) que sur le fixe, tandis que Free tombe à… 1 % seulement. L'ARCEP a d'ailleurs invité l'opérateur de Xavier Niel à activer par défaut l'IPv6 au plus vite.

En ce qui concerne les hébergeurs, ils ont plutôt du mal à se mettre au diapason, avec un retard toujours marqué. Certains proposent l'IPv6 dans leurs offres, certes, mais le taux de sites web accessibles par le protocole demeure faible, avec seulement 25 % des 2,3 millions de sites web des noms domaines (.fr, .tf, .wf, .pm, .yt, .re) avec un hébergement HTTPS valide.

Le taux des serveurs mail reste, lui, particulièrement bas, avec 8,3 % des serveurs mail accessibles en IPv6.

Source : ARCEP