La Société du Grand Paris a présenté ce matin sa vision en matière de numérique pour les futures lignes de métro d'Ile-de-France et les futures prolongations, qui se concrétiseront entre 2020 et 2030. Elle prépare ce qu'elle présente comme « la révolution numérique du Grand Paris Express ».
Un tout nouveau réseau à la pointe des technologies
Ce Grand Paris Express ou Réseau de transport public du Grand Paris (RTGP) est un futur réseau de métro destiné à faciliter les trajets entre villes de banlieue, pour améliorer la qualité de vie et renforcer l'attractivité économique de la métropole parisienne à l'échelle internationale. Il s'articulera principalement autour d'une rocade autour de Paris, et a l'ambition de raccourcir le temps de transport tout en le rendant utile.Pour ce faire, il devrait accueillir divers services (commerces) mais aussi et surtout miser sur la connectivité et le numérique.
Contrairement aux réseaux existants difficiles à mettre à niveau (le déploiement de la 3G et du Wi-Fi avance à pas de fourmi sur le réseau de la RATP), ce tout nouveau réseau entièrement automatique compte bien s'ouvrir d'entrée aux nouveaux usages.
Couverture GSM et Wi-Fi totale
La Société du Grand Paris (SGP), établissement public à caractère industriel et commercial chargé de concevoir et de réaliser le projet, a donc ouvert un appel à manifestations d'intérêt (AMI) et présenté plusieurs pistes.Le Grand Paris Express devrait pour commencer assurer une continuité d'accès à Internet. Les 72 gares et 200 km de tunnels seraient pour ce faire couvertes en 4G et en Wi-Fi (ou technologies futures) à très haut débit, au travers d'une infrastructure mutualisée et de locaux techniques opérateurs préinstallés.
La SGP envisage même de développer une dimension télécoms, en préinstallant non seulement des fibres optiques de très grande capacité et les locaux techniques opérateurs le long des tracés, comme le fait la RATP avec sa filiale Telcité, mais en préinstallant également des espaces techniques pouvant accueillir des datacenters.
Ces datacenters pourraient servir aux PME locales mais aussi à la SGP et aux collectivités locales, pour récolter, traiter et mettre à disposition des données utiles aux usagers, dans une démarche d'open data. En combinant ces données publiques avec du crowdsourcing et des balises de géolocalisation intérieure (type iBeacon), l'opérateur de transports ou des éditeurs tiers pourraient proposer toutes sortes de services, tels qu'une application facilitant la recherche d'une place assise.
Le métro étant le dénominateur commun de nombreux travailleurs, des espaces de travail mutualisés sont enfin envisagés.
Vers une fracture numérique dans les transports ?
Alors que la 3G et le Wi-Fi font encore figure d'arlésienne à la RATP et à la SNCF, le Grand Paris Express qui sera interconnecté espère offrir les dernières technologies dès sa mise en service. Le phénomène de fracture numérique serait-il en train de s'emparer du secteur des transports ?Pour Jérôme Coutant, membre de l'Arcep jusqu'en janvier 2013 désormais responsable numérique de la SGP, c'est l'inverse. Interrogé par nos soins, il rappelle pour commencer qu'« il reste sept ans avant l'ouverture du Grand Paris Express » : « Pour le moment nous ne faisons que poser des questions, et nous avons le temps de nous harmoniser avec les réseaux existants ».
Selon lui le réseau de fibre optique et les datacenters envisagés permettraient au contraire de réduire la fracture constatée aujourd'hui entre les PME des banlieues et celles de Paris intra-muros.
La Société du Grand Paris a donc ouvert son appel à manifestations d'intérêt sur la dimension numérique du Grand Paris Express. Les grandes entreprises, PME, start-up, collectivités locales et associations ont jusqu'au 21 février 2014 pour manifester leur intérêt. La SGP leur ouvrira dans un second temps ses données de construction afin qu'elles puissent modéliser leurs projets.