En juin 2012, Bruno Deffains exposait dans une étude les dangers de l'offre low cost de Free Mobile sur le marché de l'emploi : l'universitaire estimait alors que les forfaits du 4e opérateur menaçaient très concrètement 55 000 emplois dans le secteur des télécoms. Un constat qui a fortement énervé Xavier Niel : en plus de répondre vigoureusement dans la presse, le patron d'Illiad a attaqué Bruno Deffains en justice, remettant en cause son objectivité et accusant le professeur d'avoir travaillé pour les opérateurs concurrents. En parallèle, Xavier Niel avait alors commandé deux études similaires à deux autres économistes. Bruno Deffains avait quant à lui vu son domicile de Nancy perquisitionné et son ordinateur saisi.
Mais en fin de semaine dernière, le tribunal de grande instance de Paris a finalement estimé que les accusations du PDG de Free étaient infondées, et l'a donc débouté. La procédure a révélé que l'enquête de Bruno Deffains « ne comporte aucune critique des services proposés par Free Mobile » , et que l'opérateur n'a « justifié d'aucun intérêt légitime à faire rechercher les preuves d'un éventuel comportement déloyal à partir de ses installations informatiques ». De même, les accusations de Xavier Niel, qui estimait que le professeur avait orchestré massivement la médiatisation de son étude, ont été rejetées par la cour.
« C'est une magistrale gifle judiciaire » a déclaré l'avocat de Bruno Deffains, Me Thibault de Montbrial, au Nouvel Observateur, avant d'ajouter que « Free ne pourra plus désormais instrumentaliser la justice dans le but de terroriser les milieux intellectuels ». De son côté, Xavier Niel n'a fait aucun commentaire.