Free Mobile aurait procédé au blocage de 300 000 smartphones loués et non-restitués par ses clients. Un vrai problème pour les nouveaux propriétaires, qui ont acheté ces appareils d'occasion.
Selon la version papier du JDD, repris par le site Univers Freebox, Free Mobile a fait le ménage dans les terminaux loués par ses services. Le 31 octobre, l'opérateur a procédé au blocage à distance de 300 000 smartphones non-restitués par ses locataires en fin de contrat.
Un blocage massif et inédit
Free Mobile a parfaitement le droit d'appliquer ce blocage : il est clairement indiqué dans ses conditions générales d'abonnement, mais la société de Xavier Niel n'avait jusqu'alors jamais appliqué cette clause du contrat.Tous les opérateurs ont été contactés par les services de Free pour mettre hors-service ces mobiles non-restitués. « On gère au maximum quelques centaines de demandes de blacklistage par mois, on ne comprend pas pourquoi l'opération de Free a été aussi soudaine et volumineuse », explique l'un des opérateurs mobiles.
Ces dizaines de milliers de blocages empêchent autant d'utilisateurs de profiter de leur ligne mobile. En effet, les possesseurs de ces smartphones les ont pour la plus grande majorité achetés dans des boutiques d'occasion, sans rien savoir de la provenance des appareils.
Des raisons d'ordre juridique à l'origine des blocages
Pourquoi Free a-t-il décidé de procéder à ce blocage massif ? Les explications seraient liées au combat judiciaire que mène le trublion des télécoms vis-à-vis des autres opérateurs concernant les subventions de mobiles. Free Mobile a attaqué Orange en justice, l'accusant de déguiser un crédit à la consommation en ristournes appliquées aux mobiles neufs vendus avec un forfait.Free Mobile a déjà perdu une première fois face à SFR sur le même sujet. Pour éviter un nouveau camouflet, les équipes de Xavier Niel ont d'abord souhaité procéder à un grand nettoyage dans leur parc d'appareils. « Free s'est peut-être rendu compte qu'il avait 300 000 terminaux dans la nature, c'est un élément qui n'allait pas plaider en sa faveur », confirme l'un des trois opérateurs mobiles qui a demandé à garder l'anonymat.
Free pourrait également annoncer de nouvelles offres de location de smartphones, elles-mêmes associées à une société de crédit à la consommation. Là encore, un ménage se serait imposé avant de communiquer sur ces nouvelles formules.