Le verdict est tombé. Stéphane Richard, P.-D.G actuel d’Orange, a été condamné ce mercredi dans l’affaire de l’arbitrage qui avait permis à Bernard Tapie de récolter plus de 400 millions d’euros.
Jugé complice de détournement de fonds publics, le patron du groupe français écope d’une « petite » amende et d’un an de prison avec sursis. Avec cette condamnation, son avenir à la tête de l'entreprise reste incertain.
Le P.-D.G d’Orange condamné à un an de prison avec sursis
La Cour d’Appel de Paris a rendu sa décision ce mercredi 24 novembre et n’a donc pas suivi celle du tribunal, qui avait relaxé le P.-D.G d’Orange en première instance en 2019. La Cour a cette fois jugé que Stéphane Richard, à l'époque directeur de cabinet de la ministre de l'Economie Christine Lagarde, a bien été complice de détournement de fonds publics.
Pour son rôle dans l’affaire Tapie et l'arbitrage contesté du Crédit Lyonnais, l’homme à la tête du groupe Orange a été condamné à un an de prison avec sursis et une amende de 50 000 euros. Une peine moins lourde que celle requise par le procureur, qui demandait trois ans de prison, dont deux avec sursis et 100 000 euros d’amende.
« Stéphane Richard a lui-même négocié avec Monsieur Tapie pour signer rapidement un compromis d'arbitrage dont le Crédit Lyonnais serait définitivement exclu », a estimé la présidente de la Cour lors de l’audience. Pour rappel, ce compromis avait permis à Bernard Tapis de récupérer quelque 400 millions d'euros alors qu’il était en conflit avec le Crédit Lyonnais sur la vente d'Adidas, en 2008.
Un avenir incertain à la tête d’Orange
Cette condamnation remet en question l’avenir de Stéphane Richard à la tête du groupe de télécommunication, alors que son mandat actuel, le troisième depuis son arrivée au poste en 2010, expire en mai 2022. D’après plusieurs sources citées par Reuters, Orange a convoqué ce mercredi un conseil d'administration afin de discuter de la gouvernance du groupe, avant l’annonce du jugement.
En amont de la décision de justice, le P.-D.G avait déjà fait savoir qu’il souhaitait rester aux manettes « uniquement » en tant que président, laissant la gestion opérationnelle à un directeur général interne ou recruté en externe. Cependant, à sa sortie du palais de justice ce matin, il a refusé de commenter sa condamnation et d'indiquer s’il souhaitait remettre sa démission à l’Etat, premier actionnaire d’Orange, ou non.