Pour le sénateur Maurey, Orange a fait le choix de la rentabilité à défaut de satisfaire tous les territoires français, même les moins accessibles. Dans une lettre adressée à Pierre Louette, le Secrétaire Général de France Télécom, l'élu rappelle qu'en « septembre 2010, France Télécom avait mis en place un programme de neutralisation de ses multiplexeurs qui devait, selon les annonces de France Télécom, permettre à plus de 99 % des français d'avoir accès à l'ADSL en 2013 ». L'opérateur avait d'ailleurs expliqué que son plan permettrait de hisser la France aux tous premiers rangs mondiaux pour la couverture haut débit de son territoire.
Pour rappel, le multiplexage permet d'utiliser une même ligne de cuivre pour plusieurs clients via à une technique de combinaison de signaux. Si l'utilisation de multiplexeurs a été utile à France Télécom pour développer son réseau en bas débit, ces derniers ne sont pas compatibles avec l'ADSL. C'est pourquoi, la neutralisation des plus gros multiplexeurs avait été programmée afin de permettre de favoriser le déploiement de l'ADSL.
Pourtant, Orange aurait décidé de mettre un terme à ce programme dans le cadre de son plan d'économies. En conséquence, le FAI aurait fait le choix de conserver 60 millions d'euros d'investissements destinés initialement à relier des foyers français via 86 000 lignes. « Je voyais dans ce programme une évolution attendue et positive, bien qu'encore insuffisante », explique Hervé Maurey en ajoutant qu'Orange « sacrifie une fois encore les territoires ruraux ».
Le sénateur Maurey invite donc France Télécom à revoir sa position malgré « l'arrivée d'un nouvel opérateur sur le marché de la téléphonie mobile ». Histoire de ne pas trop agrandir la « fracture numérique » et laisser sur le bord de la route une partie des internautes français.