Après Martin Bouygues, c'est au tour de Stéphane Richard de dévoiler sa position suite à l'échec du rachat de Bouygues Telecom. Le PDG d'Orange estime qu'il s'agit d'un « véritable rendez-vous manqué pour le secteur ». En conséquence, il précise que non seulement les investissements dans le domaine, mais également les emplois, pourraient subir les conséquences de cette nouvelle tentative manquée.
Interrogé par Challenges, Stéphane Richard commente : « Nous étions très près de réussir, même si nous savions que c'était une opération compliquée, faisant intervenir quatre acteurs plus l'Etat, avec un risque d'exécution élevé ». La complexité de l'opération était en effet un élément de taille puisque l'ensemble des acteurs de la filière devaient s'entendre pour que la transaction aboutisse.
Le dirigeant ne cible en particulier aucun éventuel « responsable » de l'échec du rachat. Il évoque au contraire « une pluralité de causes. Certains ont sous-estimé leurs difficultés de transformation, chacun a tiré un peu trop la corde ».
Vers une remontée des prix
Pour ce qui est du constat, la direction d'Orange demeure donc dans l'expectative. De son côté, le marché de la téléphonie mobile devrait subir les conséquences de la présence de quatre opérateurs sur le territoire. Stéphane Richard évoque ainsi à nouveau la probabilité de voir les prix remonter.« Je vous fais le pari, au contraire, que les prix vont remonter. Il y aura de l'agitation, mais pas de guerre des prix. Les promotions vont s'arrêter, c'est beaucoup d'argent gaspillé pour quelque millions de consommateurs sur un total de 60 millions. Les clients que vous gagnez en mars sont perdus en avril », explique Stéphane Richard.
Une lame de fond devrait se mettre en place progressivement. Une tendance qu'a déjà soulevée le régulateur des télécoms. L'Arcep a récemment confirmé que depuis déjà deux trimestres, les tarifs sont en train de remonter. Toutes offres confondues, le prix moyen que règle chaque mois le titulaire d'un forfait mobile est passé de 16,6 à 16,8 euros. Une augmentation certes faible mais qui devrait se confirmer dans les mois à venir.
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