Ex-directeur de cabinet de la prochaine présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, Stéphane Richard sera fixé mardi sur son sort.
Stéphane Richard pourrait-il être contraint de quitter son poste de patron du premier opérateur de télécommunications français, Orange ? Le dirigeant doit attendre, certainement stressé et inquiet, la décision du tribunal correctionnel de Paris, qui doit rendre son jugement ce mardi 9 juillet. Le Bordelais d'origine est poursuivi pour complicité d'escroquerie et détournement de fonds publics dans l'affaire de la vente de l'équipementier Adidas.
Un rôle de directeur de cabinet de Christine Lagarde traîné comme un boulet
Bernard Tapie est accusé d'avoir escroqué l'État en truquant l'arbitrage qui lui a permis de recevoir quelques 403 millions d'euros en 2008 pour mettre fin au litige qui l'opposait au Crédit lyonnais. Le ministère public a requis cinq ans de prison ferme à son encontre, alors qu'il lutte contre la maladie, à 76 ans.Henri Terreaux (Orange) : « 450 techniciens et 15 tonnes de matériel nous suivent au Tour de France »
Stéphane Richard, lui, est lié à l'affaire en tant qu'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde au ministère de l'Économie et des Finances, patronne de Bercy à l'époque. La justice reproche au P.-D.G. d'Orange d'avoir réalisé une présentation tronquée du litige face à Madame Lagarde, et d'avoir caché la présence de Bernard Tapie, actionnaire majoritaire du groupe de presse régionale La Provence, lors d'une réunion majeure. En outre, Stéphane Richard est accusé d'avoir usurpé sa signature pour permettre l'entrée en arbitrage.
Richard encourt trois ans de prison
S'il est déclaré coupable, Stéphane Richard devra démissionner de son poste chez Orange. Le parquet requiert à son encontre une peine de trois ans de prison, dont un an et demi ferme, mais également 100 000 euros d'amende et une interdiction d'exercer toute fonction publique durant les cinq années à venir, pour cause de « complicité d'escroquerie » et de « complicité de détournement de fonds publics ».Le patron de l'opérateur conteste formellement les accusations dont il fait l'objet, restant convaincu que la justice va reconnaître son innocence. Son avocat considère que les accusations portées sont sans fondement. Reste à la juridiction pénale de se prononcer.
Source : Bloomberg