« SFR injecte dans le code, fort probablement par le biais de proxys des choses qui n'ont pas à s'y trouver dans la définition que nous nous faisons d'un Internet propre et neutre qui se respecte », précise Bluetouff. Il dresse alors le constat selon lequel « SFR modifie bien, surement par le biais de proxys, le code HTML des pages que vous visitez ».
Ces éléments permettent donc de compresser certains contenus notamment photographiques afin qu'ils puissent s'afficher plus rapidement sur les mobiles. La pratique est connue et existe depuis plusieurs années déjà, certains spécialistes de la question ayant déjà relayé la problématique voilà deux ans.
Contacté, l'opérateur nous confirme la présence d'un « optimiseur » chargé d'afficher plus rapidement les images. « Cette technique existe et fonctionne depuis longtemps. L'optimiseur permet d'afficher plus rapidement les images. Par contre, nous ne touchons pas aux transferts de fichiers mais pour le client le recours à cette méthode peut lui être bénéfique car cela lui permet de réduire sa consommation en Data et d'afficher les pages et les photos plus rapidement », explique Nicolas Chatin, directeur de l'Information chez SFR.
Le processus n'a donc « rien de nouveau et s'avère assez classique », ajoute l'opérateur et a donc vocation à « améliorer le confort d'usage » des utilisateurs. Une pratique qui n'a, par contre, pas cours sur le fixe, ajoute le responsable.
Toutefois, les CGV de SFR ne semblent pas mentionner cette pratique. Elles indiquent par contre que l'opérateur « ne saurait être responsable des modifications des contenus qui lui sont fournis par les éditeurs, les diffuseurs, ou imposés par les dispositions législatives et réglementaires ». Néanmoins, il n'est pas fait mention d'une éventuelle technique permettant d'optimiser la navigation des abonnés.
La semaine dernière, le Conseil national du numérique a présenté sa réflexion à la ministre Fleur Pellerin au sujet de la neutralité du réseau. L'organisme invitait le gouvernement à prendre en compte l'ensemble des éditeurs de services dans son rapport c'est-à-dire les plateformes de vidéos de type YouTube, les FAI, les gestionnaires de trafic, les réseaux sociaux, les opérateurs mobiles et les moteurs de recherche.
Le Conseil préconisait alors d'étendre ce principe aux services d'accès et de communication ouverts au public. Considérant alors comme essentiel « l'accès transparent à l'information afin que les usagers puissent choisir en connaissance de cause le réseau et les services qu'ils souhaitent utiliser ». Une direction que pourrait prendre l'opérateur en précisant ses techniques d'optimisation.