Deux des trois parties, M6 et TF1, quittent le navire Salto. Ce désengagement devrait convaincre France Télévisions, en quête d’argent, de céder la plateforme. À Canal+ ?
Nous vous en parlions la semaine dernière, les groupes France Télévisions, TF1 et M6, aux commandes de la plateforme SVoD Salto, devaient se réunir pour décider du sort de leur service vidéo. Les deux chaînes privées, TF1 et M6, ont décidé de se retirer, rapporte Les Échos. En conséquence, la plateforme risque d’être mise en vente rapidement.
Un résultat pas vraiment à la hauteur des ambitions
Avant tout, petit rappel des faits. Salto a fait ses premières pirouettes il y a à peine 2 ans, en octobre 2020. Cette plateforme payante propose émissions, films, séries et documentaires provenant essentiellement du catalogue des trois groupes susmentionnés, mais pas uniquement, via un service de vidéos à la demande ou en replay. Les utilisateurs peuvent également visionner les chaînes en direct.
Le service propose deux formules d'abonnement : mensuelle ou annuelle. La première est facturée 7,99 euros par mois, la seconde, 69,90 euros pour 12 mois. Dans tous les cas, l’abonnement est sans engagement et permet de diffuser Salto sur 3 écrans simultanés. Une période d’essai de 30 jours est également proposée.
Fin 2022, la plateforme compte approximativement 800 000 abonnés et reste déficitaire.
Une aubaine pour Canal+ ?
Ce qui nous amène à aujourd'hui. M6 et TF1, qui détiennent les deux tiers du capital, ont décidé d’arrêter la gymnastique et de se désengager. Le groupe France Télévisions a donc deux options : racheter les parts de ses anciens partenaires ou vendre la plateforme.
Dans un contexte financier assez tendu pour le service publique, la première option ne paraît pas la plus probable. Fin octobre, Delphine Ernotte, la présidente du groupe, annonçait devoir trouver 45 millions d'euros pour boucler son budget 2023. Difficile donc d’imaginer le groupe réinjecter plusieurs dizaines de millions dans Salto, initialement doté d’une enveloppe avoisinant les 200 millions d’euros pour 3 ans.
La solution la plus plausible est donc une vente. Le principal intéressé serait Canal+. Seulement, la filiale de Vivendi a aussi des vues sur OCS. La situation pourrait la contraindre à faire un choix ou, au contraire, lui permettre d’acquérir les deux plateformes. Le cas échéant, cette double acquisition serait un possible levier pour s’imposer comme un poids lourd du streaming à l’échelle européenne. Se pose toutefois la question du catalogue. Nous devrions avoir des éclaircissements dans les prochains jours.
Source : Les Échos