Un peu plus de deux ans après avoir vu le jour, la plateforme de streaming vidéo, qui n'a toujours pas franchi la barre du million d'abonnés, pourrait (déjà) disparaître.
Les groupes TF1, M6 et France Télévisions, à l'origine de la joint-venture Salto, vont très vite se réunir pour décider du sort du service vidéo payant. Créée en 2020 avec de grandes ambitions, la plateforme n'a jamais véritablement su s'imposer auprès du grand public, pour le moment tourné vers des alternatives telles Netflix, Prime Video ou Disney+. Elle est aujourd'hui sérieusement menacée.
Passage à l'offre unique, la réticence du nouveau patron de TF1… Les signaux ne sont pas au vert pour Salto
L'avenir de Salto s'inscrit en pointillé, et plusieurs indices tendent à le montrer. Nos confrères du Monde indiquent que pour le service de vidéo par abonnement payant, tout pourrait même se jouer avant la fin du mois, au moment où les actionnaires se réuniront pour trancher de façon binaire. Soit la plateforme poursuivra sa route d'une façon ou d'une autre, soit elle arrivera au bout du chemin, marquant un brusque pas en arrière pour les trois groupes audiovisuels.
De notre côté, nous avons pu remarquer le tout récent changement de proposition chez Salto, avec un passage à l'abonnement unique à 7,99 euros (ou 69,99 euros en version annuelle), celui-ci prenant au passage un petit euro supplémentaire dans la musette. Désormais, le catalogue est disponible pour trois utilisateurs simultanés. La simplification tarifaire à l'extrême du service pourrait être louable, mais dans un tel contexte, elle interroge.
Autre indice : l'arrivée de Rodolphe Belmer à la tête de TF1. Celui qui fut membre du conseil d'administration de Netflix ne serait pas très chaud pour que le groupe basé à Boulogne-Billancourt s'accroche à Salto, qui générerait trop de frais et irait contre sa stratégie. Il envisage déjà, depuis plusieurs jours, un retrait pur et simple de l'aventure, souhaitant éteindre son propre flambeau.
On peut enfin se permettre de douter du futur positionnement de France Télévisions, bientôt privé des ressources issues de la redevance audiovisuelle, et qui aujourd'hui voit Salto comme le trou dans la raquette budgétaire.
Salto, une plateforme au potentiel attractif, vraiment ?
Aucune décision officielle n'a encore été prise pour l'avenir de Salto, mais l'ambiance semble lourde, voire pesante. Aujourd'hui, la plateforme revendique avoir dépassé les 700 000 abonnés payants, 900 000 au total (en prenant en compte les fluctuations liées au mois d'essai offert).
Si aujourd'hui Salto n'est pas encore en situation de pleine coopération mutuelle avec les opérateurs Orange, SFR et Free, le service a conclu un accord presque logique avec Bouygues Telecom (accessible en IPTV et sur mobile), ainsi qu'un partenariat avec Amazon Prime. Une preuve que ses dirigeants ne lâchent pas encore complètement le morceau.
Salto se dit confiant et cherche à atteindre le cap si symbolique du million d'abonnés avant la fin de l'année, et pourrait générer un chiffre d'affaires de l'ordre de 69 millions d'euros cette année. Le service représente ainsi un certain actif, qui pourrait potentiellement intéresser d'autres acteurs (sociétés de production ou opérateurs télécoms), mais que le « groupe des trois » devrait alors supporter, à tous les sens du terme.
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Source : Le Monde