L'offensive Netflix se précise : d'après le Figaro, le service américain devrait lancer son offre de vidéo à la demande sur abonnement (SVOD) en France entre le 15 et le 19 septembre prochain. Installé au Luxembourg, Netflix devrait également attaquer d'autres marchés européens à cette période comme l'Allemagne, mais aussi la Suisse, l'Autriche ou la Belgique.
Pour accompagner son arrivée en France, où l'on fait grand cas de l'exception culturelle, Netflix aurait par ailleurs prévu de tourner et de réaliser une série dans l'Hexagone, en partenariat avec un producteur local. D'après le Figaro, l''action se déroulerait à Marseille (une fiction baptisée Nicer the life avec Kevin Spacey en tête d'affiche n'étant pas une option réaliste). Celle-ci ne serait cependant pas disponible au lancement commercial de l'offre, faute de temps.
En admettant que l'information soit avérée, de nombreuses questions restent encore en suspens, à commencer par la teneur exacte du catalogue que pourra proposer Netflix en France, le service devant négocier des accords spécifiques pour les contenus produits par des tiers et respecter, pour le cinéma, la fameuse chronologie des médias. On suppose en revanche que le tarif de l'abonnement sera conforme à celui déjà pratiqué dans le nord de l'Europe, à savoir 8,99 euros par mois pour un accès illimité à quelques milliers de films et de séries depuis un ordinateur, une tablette ou... une télévision.
Une autre grande inconnue demeure : Netflix saura-t-il s'installer au coeur des box opérateurs, qui en France supplantent bien souvent les consoles de jeu ou les systèmes connectés des fabricants dans les usages de TV connectée ? La question n'a rien de triviale : le service américain, qui mise beaucoup sur la recommandation de contenus et la connaissance de ses abonnés, tient en effet à pouvoir maîtriser parfaitement son environnement. Il serait en outre assez peu enclin à s'acquitter de la redevance demandée par les opérateurs en échange de l'installation du service sur leurs équipements comme le souligne encore aujourd'hui Electron Libre.
Pour promouvoir son propre service, Netflix pourrait enfin décider de garder pour lui les productions originales qui ont fait son succès, à l'image de la série House of Cards, dont les deux premières saisons ont été diffusées, en France, par l'intermédiaire de Canal+. En attendant septembre, les acteurs français de la vidéo à la demande sur abonnement auront fort à faire pour dynamiser leurs offres.
Au 31 mars dernier, Netflix comptait 35,7 millions d'abonnés aux Etats-Unis contre 12,7 millions dans les différents pays d'Europe où il est déjà installé (Royaume Uni, Irlande et Pays-Bas en tête).