Le CNC veut retoucher la « chronologie des médias »

Paolo GAROSCIO
Publié le 25 février 2017 à 13h37
Lorsqu'un film est finalisé, il suit un cheminement très défini qui l'emmène, doucement, sur les chaînes de télévision gratuites. Ce cheminement est ce qu'on appelle la « chronologie des médias » et peut, en partie en France, expliquer l'une des raisons pour lesquelles le piratage illégal fait rage. Afin d'aider les plateformes en ligne de VOD et autres, le Centre National du Cinéma (CNC) a une idée.

Le principe est simple : réduire le temps, très long, qui sépare la sortie en salle d'un film et sa sortie en DVD, Blu-ray ou encore à la télévision.


Il faut attendre longtemps, en France, avant d'avoir un film en DVD

Actuellement, la chronologie des médias fait l'affaire des sites de piratage illégal : entre la sortie au cinéma en France et la sortie du même film en achat et location en VOD, il faut attendre 4 mois. Les chaînes payantes comme Canal+ peuvent ensuite le diffuser pour leurs abonnés après 10 ou 12 mois, selon les accords avec les producteurs. Il faudra attendre 22 mois pour voir le film sur la télévision non payante si la chaîne est coproductrice de l'oeuvre et 30 mois sinon. Et ça, ce ne sont que les délais minimums : les producteurs de films peuvent décider de les rallonger.

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Seul souci : sur les sites de téléchargement illégal, où les copies de DVD viennent de l'étranger, les films sont disponibles bien avant. Les équipes qui font les sous-titres s'empressent alors d'en créer et, régulièrement, le film est disponible en téléchargement illégal en VOSTFR avant même sa sortie en DVD et Blu-ray.

Le CNC veut réduire les délais et améliorer la visibilité|

Afin de réduire le phénomène du téléchargement illégal, le CNC a proposé que les films ne bénéficient d'une exclusivité en salle que pendant 3 mois, contre 4 actuellement. Dès le 3e mois, le film pourrait alors être acheté en VoD (et non loué) puis, au bout de 4 mois, disponible en location.
Cette disponibilité serait, d'ailleurs, totale : une grosse différence, alors qu'aujourd'hui, sur ces plateformes, les films apparaissent et disparaissent en fonction des exclusivités des chaînes.

Mais les professionnels, surtout les exploitants des cinémas et le groupe Canal, ne semblent pas être enclins à changer les pratiques. Et que les abonnés à Netflix et compagnie ne sautent pas de joie : il n'est pas encore question d'autoriser les plateformes de streaming illimité à bénéficier de ce type de délais.


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