M6 ne sera pas vendu dans un avenir proche. Bertelsmann, propriétaire de M6 via RTL Group, évoque des « risques et incertitudes juridiques trop élevés ».
Après environ 18 mois de rebondissements, c'est la fin du feuilleton : RTL Group, maison-mère du Groupe M6 et filiale du géant des médias Bertelsmann, annonce renoncer à vendre M6.
Un calendrier défavorable
Après l'échec de la fusion entre TF1 et M6 officialisée à la mi-septembre, la tendance était pourtant toujours à la vente. Plusieurs candidats, dont Xavier Niel, semblaient tenir la corde. Mais ce 3 octobre 2022, le couperet est tombé : M6 va rester dans les rangs de RTL Group, et donc du groupe Bertelsmann.
« Nous avons reçu trois offres, toutes de qualité. Notre actionnaire RTL Group, en concertation avec nous, a néanmoins considéré qu'il fallait mieux travailler dans la stabilité compte tenu d'un cadre réglementaire complexe », réagit Nicolas de Tavernost, le président du directoire de M6.
Un problème de calendrier est notamment venu jouer les trouble-fêtes. L'autorisation de diffusion sur la TNT accordée par l'Arcom à M6 doit être renouvelée en mai 2023. Passé cette date, les contrôles de fréquence seront bloqués pendant une durée de cinq ans, comme prévu par la loi. Cela rendrait alors toute vente impossible, et l'Arcom comme l'Autorité de la concurrence ont estimé que la transaction ne pourrait être bouclée avant cet ultimatum, un changement de capital de M6 requérant une longue enquête des instances.
Des offres attractives qui n'aboutissent pas
« Nous avons travaillé pendant près de deux ans à une consolidation du secteur. Ce projet était sans doute trop en avance. Nous le regrettons », ajoute Nicolas de Tavernost. « Le groupe restera le pivot d'une consolidation de l'industrie télévisuelle française », poursuit-il, ouvrant ainsi la porte à de futures négociations.
Les trois offres reçues par Bertelsmann avaient été jugées « attractives ». L'une d'elles provenait de l'investisseur tchèque Daniel Kretinsky, propriétaire du groupe de presse CMI France (Elle, Marianne, Fémina, Télé7jours) et actionnaire du Monde et de TF1. Une autre était à l'origine de Xavier Niel (Iliad), avec le soutien de la famille Berlusconi, aux manettes du puissant groupe MediaForEurope (anciennement Mediaset).
La dernière proposition émanait d'une association entre FL Entertainment (Banijay), contrôlé par Stéphane Courbit, Rodolphe Saadé, à la tête du géant du transport maritime CMA-CGM, et Marc Ladreit de Lacharrière, dirigeant de Fimalac. Elle valorisait la participation de Bertelsmann dans M6 autour de 1,2 milliard d'euros, soit bien au-dessus de sa valeur selon les cours actuels.
Source : Le Figaro