Trois personnes ont été condamnées à de la prison ferme pour avoir diffusé en streaming et illégalement des matchs de Premier League.
Les autorités britanniques ne plaisantent pas avec le streaming illégal. La Premier League de football, qui représente le championnat anglais, est parvenue à faire condamner avec une extrême sévérité les propriétaires de sites de streaming illégaux ayant retransmis des rencontres du championnat. Les trois mis en cause ont écopé de peines cumulées de 17 ans de prison ferme, sous l'impulsion de la FACT (The Federation Againt Copyright Theft), qui lutte contre le piratage.
Une fraude qui rapportait gros
À l'origine de la fraude, Steven King a été condamné à une peine de prison de sept ans et quatre mois. Paul Rolston, lui, a écopé de six ans et quatre mois, tandis que Daniel Malone s'en sort avec trois ans et trois mois. Soit dix-sept années de prison à eux trois. Le procès aura duré quatre semaines.Les trois hommes avaient offert un accès illégal aux matchs du championnat à plus de 1 000 pubs, clubs ou bien sur particuliers d'Angleterre et du Pays de Galles. Les contenus étaient visibles sur les sites dreamboxtv.co.uk et yourfootie.com. Le trio était parvenu à mettre en place un système de blocage des logos et de filigranes de façon à ne pas attirer l'attention. Les deux sites ont généré un chiffre d'affaires de près de 6 millions d'euros, et à ce titre, les annonceurs qui ont déposé de la publicité sur les sites ont aussi été condamnés.
En enjeu qui se compte en milliard(s) de livres et d'euros
Kevin Plumb, le directeur des services juridiques de la Premier League, indique que « cette décision a apporté la preuve supplémentaire que la loi rattrapera les sociétés et les individus qui fraudent les propriétaires de droits et violent le droit d'auteur. Les peines privatives de liberté prononcées ici reflètent la gravité et l'ampleur des crimes ».Il faut dire qu'outre-Manche, le football est une religion qui rapporte gros aux clubs de football. Pour la seule saison 2017-2018, les 20 clubs de Premier League ont pu se partager 2,7 milliards d'euros issus des droits TV, payés par les diffuseurs britanniques et mondiaux. En France, la Ligue 1 Conforama ne rapporte que 725 millions d'euros aux clubs par saison (un montant qui va dépasser le milliard d'euros à partir de 2020, grâce au groupe espagnol Mediapro).
Le streaming illégal, une activité qui se professionnalise
À l'instar d'autres formes de piratage, le streaming illégal s'est professionnalisé ces dernières années. « Nous avons affaire à une criminalité en col blanc qui arrive à monter des affaires lucratives », expliquait Europol au Parisien, il y a quelques mois. L'activité est porteuse et tente évidemment toujours plus de personnes ou groupes de s'y engouffrer. Et les pirates gardent toujours un temps d'avance sur les autorités. Lorsqu'un site ferme, un autre ouvre, et ainsi de suite.En France, 3,5 millions d'internautes regarderaient des rencontres via des sites illégaux, selon une étude commandée par beIN SPORTS. Au-delà des sanctions judiciaires, la directrice juridique de la filiale française de beIN, Caroline Guenneteau, est convaincue qu'il existe d'autres solutions : « Le blocage et le déréférencement des sites sont vraiment l'outil le plus efficace. Il faut adapter l'arsenal juridique français », préconise-t-elle. Une solution parmi d'autres. Mais n'est-ce pas une course sans fin ?