Le piratage reste un important fléau aux yeux des diffuseurs, qui perdent de l'argent et souhaitent que les autorités légifèrent.
En France, 3,5 millions d'internautes regarderaient des rencontres sportives (football en tête) via des sites illégaux diffusant les matchs en streaming, selon une étude commandée par le groupe beIN SPORTS. Chaque mois, on en compterait 1,8 million, selon Médiamétrie. Cela peut représenter une belle manne d'argent, et surtout un vrai manque à gagner pour les chaînes de télévision, qui dépensent plusieurs centaines de millions d'euros parfois pour acquérir les droits d'une compétition.
S'inspirer des systèmes répressifs et réactifs étrangers
À ce titre, les chaînes et les fédérations sportives mènent une véritable campagne de lobbying auprès des autorités, comme l'indique le journal Les Echos. Les parties se disent affaiblies par le piratage et la concurrence des géants du Web. Car « le piratage, ce n'est pas simplement des gamins qui regardent du foot, mais une industrie qui est là pour gagner de l'argent », soutient Didier Quillot, le directeur de la Ligue de football professionnel (LFP).Les diffuseurs veulent profiter des discussions autour de la future loi audiovisuelle pour mettre la pression et réclamer un droit à l'anglaise ou à la portugaise, où le blocage de sites qui diffusent en streaming ne prend parfois que quelques dizaines de minutes. Le Royaume-Uni ne plaisante d'ailleurs pas avec le piratage, comme en témoignent les récentes condamnations respectives à 7, 6 et 3 ans de prison ferme de trois individus ayant diffusé illégalement des rencontres et généré plusieurs millions d'euros de chiffre d'affaires.
Le piratage coûterait 250 millions d'euros par an à Canal+
Canal+ se plaindrait ainsi d'une perte de 500 000 euros et d'un manque à gagner de 250 millions d'euros par an. Si le montant paraît un peu exagéré, il est symptomatique du problème que pose le piratage. Pour y remédier, les acteurs qui en pâtissent souhaitent des actions en amont, en plaçant sur liste noire les sites pirates ; et en aval, avec des sanctions automatiques prononcées à l'encontre des sites miroirs de ces adresses.Pour parvenir à leurs fins, chaînes et fédérations vont devoir être convaincantes et faire mouche auprès des fournisseurs d'accès à Internet et des grandes plateformes, pour obtenir leur coopération et entrevoir un début d'issue positive.