En attendant la réponse de l'Autorité de la concurrence, les groupes télévisuels français ont été poussés à faire quelques concessions pour espérer voir naître leur projet commun et inédit, Salto.
Initié il y a un an, le projet de plateforme de vidéos des groupes TF1, France Télévisions et M6, Salto, est actuellement étudié avec la plus grande attention par l'Autorité de la concurrence, qui doit donner son feu vert légal pour que le service puisse passer à l'étape suivante. Compte tenu du poids médiatique des trois groupes français, il a fallu ajuster le dossier, pour éviter tout comportement antitrust potentiel.
Des restrictions significatives sur les contenus autorisés
Selon les informations recueillies par Satellifax, relayées par nos confrères des Echos, TF1, France Télévisions et M6 se sont engagés à limiter les passerelles entre les maisons mères et le service de streaming. Concrètement, Salto ne pourra pas proposer, sur son service de SVoD, plus de 40% de son volume horaire en contenus audiovisuels acquis auprès des maisons mères en exclusivité.Cet engagement sous-entend que les trois groupes ne pourront pas pleinement profiter de leur force de frappe commune, qui était censée être la force du projet.
Salto ne pourra pas être plus avantagé que les opérateurs par ses maisons mères
Quelles seront les relations entre Salto, les chaînes de ses maisons mères, et les distributeurs-opérateurs traditionnels ? TF1 et M6, mécènes privés, ne pourront pas plus avantager Salto qu'un service comme Molotov ou qu'un FAI comme SFR ou Free. Salto, qui proposera naturellement certaines chaînes de la TNT à ses utilisateurs, comme TF1, France 2, M6, TMC, W9, France 5 ou TFX, pourra être amené à les rémunérer pour les diffuser. Mais les sommes versées ne devront pas discriminer les distributeurs traditionnels. En somme : personne ne devra être avantagé plus qu'un concurrent.En outre, les trois médias ne pourront pas faire de promotion croisée de Salto sur leurs chaînes en clair, et les salariés de TF1, France Télévisions et M6 ne pourront pas exercer de fonction au sein du service de streaming vidéo. Parmi les autres engagements pris, TF1, France Télévisions et M6 ne devront pas abuser de la pratique du holdbak au profit de leur service Salto. Cette pratique consiste, pour un diffuseur, à protéger l'exclusivité d'un programme dans le temps.
Salto devrait bénéficier d'un financement de 45 millions sur trois années et doit désormais attendre la réponse de l'Autorité de la concurrence, qui interviendra durant l'été.
Source : Les Echos