Rumble, un concurrent de YouTube, vient d'entamer des actions à l'encontre de Google pour abus de position dominante. La société demande 2 milliards de dollars de dommages et intérêts.
Google a déjà dû faire face à des sanctions pour avoir mis en avant ses services au sein de son propre moteur de recherche. Avec plus de 90 % de part de marché à travers le monde, la société est évidemment sujette aux lois de la concurrence. Mais l'affaire n'est pas aussi simple, ici, le plaignant, la société canadienne Rumble, estime aussi que Google est coupable d'une forme de censure.
Google, de nouveau accusée de monopole
Basée à Toronto, la plateforme de vidéos Rumble a déposé plainte en Californie, accusant Google de manipuler son algorithme de manière à mettre en avant les contenus de YouTube au détriment des contenus d'autres services de vidéo.
Alors que la commission européenne a récemment obligé Google à configurer un écran permettant aux utilisateurs de choisir leur moteur de recherche sur leurs smartphones Android, la plainte de Rumble vise désormais l'installation par défaut de l'application YouTube.
« Avec son moteur de recherche, Google a détourné un trafic massif vers YouTube, au détriment de Rumble qui aurait pu aussi profiter d'utilisateurs, de mise en ligne, d'image de marque et de revenus ».
Une histoire de censure sous-jacente
Alors que cette semaine est marquée par la suspension des comptes du président américain sortant Donald Trump sur les réseaux sociaux, ainsi que par la fermeture inopinée par Amazon du réseau Parler, Rumble pointe à son tour un parti pris de la part de Google.
Notons que la plateforme a notamment profité d'une publicité du républicain Devin Nunes, rejoint par plusieurs conservateurs. Selon Business Insider, qui rapporte l'affaire, Rumble disposerait aujourd'hui d'une base de 2 millions d'utilisateurs. Ses clips les plus vus concernent notamment Dan Bongino, commentateur du parti conservateur ainsi que Sean Hannity, un présentateur de la chaine Fox News, soutenant la droite politique américaine. Rappelons d'ailleurs qu'aux États-Unis, les Républicains ne voient souvent pas d'un très bon œil les grandes sociétés de la Silicon Valley, lesquelles affichent parfois publiquement leur politique progressiste.
Rumble explique pour sa part que les vidéos de sa plateforme sont continuellement reléguées en bas de liste dans les résultats de recherche Google, et ce sans justification. Le plaignant demande donc 2 milliards de dommages et intérêts. Cette plainte survient quelques heures seulement après que Parler a décidé de trainer Amazon en justice.
Source : Business Insider