Test Razer Cynosa Chroma : le silence absolu (ou presque)

Les claviers à membranes sont de plus en plus présents sur le devant de la scène gaming ; abordables, silencieux et performants, ils offrent une alternative séduisante aux claviers mécaniques pour de nombreux joueurs.

Après l'Alloy Core RGB d'HyperX, c'est aujourd'hui au tour du Cynosa Chroma de Razer de passer entre nos mains. Vendu aux alentours de 80 €, ce clavier à membranes et à dômes affiche un tarif supérieur à bien des claviers mécaniques de milieu de gamme, la question reste donc de savoir si ce Cynosa Chroma répond à toutes nos attentes et s'il représente un choix pertinent pour les joueurs ayant besoin de silence ... et de performances !

Razer Cynosa Chroma : sa fiche technique

L'entreprise californienne de périphériques gaming nous a longtemps habitués au nec plus ultra en proposant des produits hauts de gamme toujours accompagnés de certaines innovations, comme ce fut le cas au départ avec la souris Boomslang, ou plus récemment avec des claviers comme le Huntsman Elite embarquant des touches opto-mécaniques.

Plébiscité pour l'esthétique, la qualité et les performances de ses produits, Razer tente également de convaincre les gamers soucieux de leur porte-monnaie comme ici avec le Cynosa Chroma, un clavier à membranes d'entrée de gamme qui se négocie actuellement sous la barre des 70 €.

Le Razer Cynosa Chroma, c'est :

• Type de clavier : à membranes
• Anti-ghosting : oui, sur 10 touches
• Format : 104 touches / AZERTY
• Rétro-éclairage : RGB touche par touche
• Prise en charge des macros : oui
• Touches multimédias : non
• Poids : 950 g
• Dimensions : 46.3 x 15.4 x 3.1 cm
• Interface de connexion : filaire, USB 2.0
• Logiciel : oui, Razer Synapse
• Prix et disponibilité : déjà disponible, à 79.99 €

Design et ergonomie

Sur ses produits les plus onéreux comme sur ceux d'entrée de gamme, Razer semble avoir pris grand soin à ce que l'on retrouve un design soigné et une bonne qualité de fabrication. Ainsi, nous n'avons pas été surpris de constater au déballage que le Cynosa Chroma dispose d'une esthétique sobre et élégante qui s'adaptera sans problème à toutes sortes de configurations et de bureaux.


S'il reste assez classique, la signature de la marque est ici bien reconnaissable ; d'abord par la présence du logo Razer, mais aussi par la finesse de sérigraphie de ses touches. Par ailleurs, on retrouve aussi cette étrange habitude de Razer à inverser le positionnement des chiffres et des caractères spéciaux, qui sont également de taille similaire, ce qui n'est pas le cas de la grande majorité des claviers sur le marché. À ce titre, les fautes de frappe avec des caractères spéciaux ne sont pas rares durant les premiers jours d'utilisation alors que l'on n'a pas pour habitude de manier un clavier Razer.


Concernant la qualité de fabrication, difficile de trouver de réels reproches à ce Cynosa Chroma. Il semble robuste malgré sa conception entièrement en plastique et le châssis noir et mat devrait permettre à ce clavier de conserver sa place sur votre bureau durant plusieurs années. Aucun défaut n'est à dénoter non plus concernant les finitions, celles-ci sont dignes d'un périphérique Razer et force est de constater que nous avons entre les mains un clavier issu d'un fabricant pointilleux qui tient à son image de marque.

Rétroéclairage et Razer Synapse 3

Le rétroéclairage est évidemment de la partie avec la bagatelle de 16.8 millions de couleurs pour un éclairage configurable touche par touche. De nombreux effets sont disponibles via le logiciel Razer Synapse 3, encore en bêta. Si quelques lenteurs et autres bugs sont encore, parfois, à déplorer, Synapse 3 s'avère être assez complet et permet une personnalisation poussée de vos périphériques Razer.


Malheureusement, de nombreux produits Razer ne sont encore compatibles qu'avec Synapse 2 ... il pourra donc être nécessaire d'avoir les deux logiciels installés, une solution pas vraiment confortable pour une utilisation quotidienne. Ce constat est d'autant plus vrai que, nativement, le Cynosa Chroma ne dispose d'aucune touche dédiée au rétroéclairage (excepté F11 et F12 qui permettent de diminuer ou augmenter son intensité), il convient donc nécessairement de passer par Synapse 3.

Toutefois, vous serez en mesure de paramétrer des touches dédiées à l'éclairage en utilisant le logiciel. Particularité assez intéressante : Synapse 3 embarque la fonctionnalité Hypershift ; celle-ci vous permet d'assigner une fonction secondaire à chaque touche !


Enfin, Razer propose plusieurs raccourcis via la touche Fn et les touches F1 à F12. On y retrouve des raccourcis multimédia, l'enregistrement de macros à la volée, ou encore le passage en mode « gaming » qui désactive simplement la touche Windows (et au choix Alt + F4 et Alt + Tab). Lors d'une pression sur la touche Fn, le clavier n'éclaire plus que les touches raccourcis, une fonctionnalité gadget mais somme toute assez plaisante.

Une stabilité insuffisante ?

À l'arrière du clavier, on retrouve 5 patins antidérapants assez larges ainsi que deux pieds qui permettent de l'incliner sur deux hauteurs différentes. À plat, la stabilité du clavier est parfaite, mais cela se gâte dès lors que l'on souhaite incliner la bête. En effet, les pieds ne disposent d'aucun revêtement antidérapant et leur utilisation fait que les trois patins du dessus ne sont plus en contact avec le bureau. Résultat, le clavier a tendance à bien bouger durant nos sessions de jeu et il est assez gênant de devoir le replacer très régulièrement. Cette gêne était assez pesante lorsque nous avons testé le clavier sur notre bureau satiné, mais beaucoup moins avec notre tapis de souris XXL dont la surface est beaucoup moins glissante.


Pour ceux qui aiment jouer avec le clavier à plat cela ne posera aucun souci, mais attention si vous dépliez ses pieds pour le disposer sur une surface lisse et glissante. À la limite, il reste toujours la possibilité d'y coller des patins antidérapants achetés séparément ; une solution de fortune qui devrait malgré tout remplir son office.

Pour terminer sur la question de l'ergonomie de ce clavier, il parait évident que l'absence de repose-poignet lui est préjudiciable. Assez compact pour un clavier de format standard, un repose-poignet aurait permis une utilisation bien plus confortable et évité de ressentir une certaine fatigue au bout de quelques heures de jeu.

Frappe et performances

Avoir recours à un clavier à membranes pour un usage quotidien en bureautique est un atout considérable pour plusieurs raisons : relativement silencieux, il autorise un bon rythme de frappe sans donner la sensation de taper sur une machine à écrire ; les erreurs de frappe sont peu nombreuses et le toucher offert par les membranes est très agréable.


Pour une utilisation gaming, c'est quelque peu différent et cela est toujours troublant de passer d'un bon clavier à interrupteurs mécaniques à un autre équipé de membranes à dômes en caoutchouc. Même si cela est pratiquement imperceptible sur des modèles bien conçus, il faut bien dire que les claviers à membranes sont moins réactifs et sont soumis à plus d'erreurs d'activation que leurs homologues mécaniques. Malgré tout, le Cynosa Chroma se comporte assez bien en jeu, les touches ne nous ont pas paru spongieuses comme sur d'autres modèles à membranes et leur hauteur réduite pallie à leur distance d'activation plus longue que celles d'un clavier méca.

L'aspect le plus intéressant de ce clavier reste finalement son caractère silencieux. Si habituellement nous jouons avec un clavier équipé d'interrupteurs MX Silent, les touches du Cynosa Chroma sont largement moins bruyantes et cela peut s'avérer être un argument de choix pour de nombreux joueurs. L'exemple le plus frappant est celui de la touche espace, le bruit qu'elle émet ici est étouffé au maximum tandis que sur notre MX Silent elle parvient vite à agacer notre entourage.


Membrane ou mécanique, il s'agit surtout d'une question d'habitudes et de sensations. Si certains ne quitteront pour rien leurs switches Cherry MX, d'autres se laisseront séduire sans souci par un clavier comme le Cynosa Chroma. Le dernier critère de choix est bien entendu celui de la durabilité ; les dômes en caoutchouc auront tendance à s'abimer bien plus rapidement qu'un interrupteur mécanique, mais les claviers à membranes sont aussi, généralement, vendus un peu moins cher.

Razer Cynosa Chroma : l'avis de Clubic

Razer signe un clavier de très bonne facture avec ce Cynosa Chroma. Son design passe-partout le destine à plaire au plus grand nombre tandis que ces différentes fonctionnalités ne devraient pas laisser les gamers de marbre. Rétroéclairage soigné, anti-ghosting sur 10 touches, édition de macro à la volée, et sans oublier le logiciel Synapse 3 qui, malgré quelques défaillances, est une solution complète et facile à utiliser.

Quelques absences sont à regretter, à commencer par celle du repose-poignet, ou encore de touches macros ou multimédia dédiées, mais rien de rédhibitoire ici, excepté peut-être pour les joueurs avertis de MMORPG.

Le Cynosa Chroma est un clavier idéal pour qui souhaite conserver un environnement calme et paisible devant son PC. Toutefois, le choix sera vite fait pour ceux qui souhaitent privilégier la performance puisque l'on trouve déjà des claviers mécaniques qui valent le détour sur cette plage de prix.