Après avoir fait languir les amateurs durant des mois, Cooler Master a finalement décidé de sortir, quelques semaines avant l'été, sa nouvelle gamme de claviers à base de contacteurs Cherry MX low profile. Chez les joueurs, la mode ne semble plus être aux produits ostentatoires et la guerre des contacteurs les plus plats, les plus discrets fait rage. Cherry est toujours bien placé et, comme nous allons le voir dans ce test, Cooler Master a eu raison de faire confiance à l'Allemand.
Fiche technique du Cooler Master SK621
Avant toute chose, sachez que si nous ne testons ici que le modèle « 621 » de la nouvelle gamme SK, Cooler Master dispose en réalité de trois claviers, de trois références. Nous avons donc le SK621, un modèle particulièrement compact à la « norme » 60% pour signifier qu'il occupe 60% de la largeur d'un clavier standard. Au-dessus, on retrouve le SK630, sur le même canevas mais qui répond lui à la norme TKL pour tenkeyless, c'est à dire amputé du pavé numérique. Enfin, le troisième représentant de cette nouvelle gamme est le SK650. S'il répond aux mêmes canons esthétiques que les deux autres, il perd en compacité : avec ses 43 centimètres de long, il s'agit d'un produit de largeur assez standard, doté de 105 touches.Pour ce test, nous avons reçu un modèle SK621 équipé des fameux contacteurs Cherry MX low profile dans leur version « red » qui se caractérisent, nous y reviendrons, par une course linéaire, relativement peu bruyante et un actionnement bref. Un excellent choix de switchs pour des joueurs. Notre SK621 est proposé au tarif public conseillé de 129,95 €, soit le même prix que son grand frère - le SK630 - et 20 euros de moins que le plus grand modèle de la gamme, le SK650.
Le Cooler Master SK621, c'est :
- Type de clavier : mécanique, switchs Cherry MX LP red
- Anti-ghosting : oui, complet
- Rétro-éclairage : RGB touche par touche
- Prise en charge des macros : oui
- Touches multimédias : non
- Poids : 424 g
- Dimensions : 29,3 x 10,3 x 2,9 cm
- Interface de connexion : filaire ou Bluetooth
- Autonomie : variable entre 20 et 1000 h selon l'utilisation du RGB
- Logiciel : oui
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à 129 €
La compacité est sans conteste l'atout principal de ce clavier aux dimensions incroyablement réduites : moins de 30 centimètres de long sur à peine 10 cm de large et moins de 3 cm de haut. Notez également qu'il s'agit d'un clavier poids plume - 424 grammes - autrement dit, le compagnon idéal des gamers baroudeurs.
Design et ergonomie
Nous le sous-entendions précédemment et c'est indiscutablement ce qui impressionne le plus à la réception du carton de Cooler Master : que la boîte de ce SK621 est petite ! Normal, le clavier est un véritable lilliputien qui pourra prendre place sans la moindre difficulté sur n'importe quel bureau, n'importe quel plan de travail et, plus intéressant encore, dans n'importe quel sac à dos, n'importe quel bagage. La petite taille n'est pas le seul atout de ce clavier qui est également un modèle ultra-léger : bien sûr, un produit plus petit est forcément un produit plus léger, mais c'est la conception même du SK621 qui est à l'origine de son poids particulièrement faible.À la manière de nombreux autres concurrents, Cooler Master a effectivement délaissé les structures lourdes et encombrantes des claviers gamers de ces dernières années. Il n'est plus aujourd'hui question de faire dans le massif et l'agressif. Non, le SK621 est un produit à structure dite « ouverte » ou frameless pour reprendre la terminologie anglo-saxonne. Entendez par là que le clavier fait complètement l'impasse sur un cadre plastique / métallique pour entourer l'ensemble des touches. En revanche, la quête du poids le plus faible n'a pas poussé Cooler Master à adopter une structure entièrement en plastique : non, le constructeur a jeté son dévolu sur un matériau plus noble et plus élégant, l'aluminium brossé.
L'utilisation de ce matériau assure évidemment une esthétique remarquable qui donne un cachet très particulier à ce SK621. Afin de ne pas gâcher cet excellent travail et pour conserver un encombrement minimum, Cooler Master a donc fait confiance à des contacteurs « ultra-plats ». Ces derniers ont d'abord été conçus pour le monde des laptops gaming, mais se retrouvent aujourd'hui sur de nombreux claviers gamers « de bureau ».
Dans le cas présent, Cooler Master a donc fait équipe avec le constructeur allemand Cherry et se trouve être l'un des premiers à exploiter les Cherry MX LP sur lesquels nous reviendront bien sûr plus en détail. La hauteur réduite de ces contacteurs est ici soulignée par la finesse des keycaps. Les touches du SK621 sont effectivement parmi les plus fines que nous ayons eu l'occasion de tester. Là encore, nous reviendrons sur la question du confort de frappe, mais une chose est d'ores et déjà certaine : cela participe à l'élégance de ce clavier.
Pour le reste, un coup d'œil à nos photos suffit sans doute pour se faire une idée assez précise du design de ce modèle singulier. Le virage pris par de nombreux constructeurs sur la conception des claviers gamers atteint ici son paroxysme et on se retrouve très loin des excentricités que l'on pouvait découvrir sur certains modèles d'il y a 5 ou 6 ans.
Au final, nous n'avons guère de reproche de conception à formuler à l'encontre de Cooler Master. Le constructeur a disposé quatre patins anti-dérapant sous le clavier et ces derniers assurent une stabilité étonnante pour un produit aussi léger : bien sûr, de grands coups sur le côté du châssis le feront bouger, mais en cours de frappe ou de jeu, nous n'avons jamais déplacé inopinément le SK621. Un excellent point. Petit reproche en revanche, Cooler Master n'a pas jugé bon de proposer de pieds réglables : on ne peut donc ajuster l'inclinaison du clavier. Un défaut toutefois mineur : un tel réglage est plus important sur les claviers de taille standard.
Enfin, côté accessoires, Cooler Master déçoit un petit peu. Au premier coup d'œil, on est agréablement surpris de voir que le SK621 est livré dans une jolie housse noire et suédée. On apprécie également que le câble détachable soit tressé et de bonne longueur (1,8 mètre). Il assure la recharge du clavier, mais également son fonctionnement en mode filaire. Petits regrets, Cooler Master n'a pas été en mesure de proposer un connecteur USB pass-through, mais surtout, il ne livre ni repose-poignet, ni outil pour retirer les keycaps ou les contacteurs. Reconnaissons qu'il s'agit là de défauts bien peu gênants au final.
Fonctionnalités et autonomie
Un simple regard sur nos photos devrait vous en dire long sur le défi qu'ont été contraints de relever les ingénieurs de chez Cooler Master. Un clavier dit 60% soulève effectivement de nombreuses questions d'ergonomie. Dans le cas du SK621, les ingénieurs ont été dans l'obligation de travailler avec un total de 64 touches. Pourtant et afin de ne pas hypothéquer les chances de succès commercial du produit, il leur a fallu intégrer un maximum de fonctionnalités. Quoique discutable sur certains points, le bilan fonctionnel du SK621 est plus que correct.En premier lieu, notons l'omniprésence des touches à fonction multiples : c'est simple, en dehors de majuscule, control, entrée, espace et supprime, toutes les touches ont au moins une fonction secondaire, quand ce n'est pas une troisième voire une quatrième. Forcément, une telle concentration implique un petit investissement de la part de l'utilisateur pour s'habituer. En premier lieu, c'est bien sûr la disparition du pavé numérique qui risque de troubler les nouveaux venus. Un regret à ce niveau : aucune émulation du pavé n'est prévue comme cela se fait parfois sur les claviers compacts.
Autre changement notable par rapport à un clavier « standard » : les touches de fonction (F1 - F12) ont disparu, elles ont été déportées sur la rangée de touches chiffrées. Ces touches disposent donc toutes de quatre fonctions. Enfin, les habituelles touches « accessoires » que l'on trouve entre la partie principale du clavier et le pavé numérique ont été déplacées : elles sont maintenant en fonction secondaire sur une partie des touches lettrées. Seules subsistent les touches fléchées, bien pratiques, dans la partie inférieure droite du clavier.
De manière assez surprenante, Cooler Master a décidé de placer plusieurs touches de raccourcis bien pratiques sur les autres touches lettrées du clavier. Toutes fonctionnent de paire avec la touche Cooler Master présente à droite de la barre espace. Nous profitons ainsi de raccourcis pour le multimédia (7), pour la gestion des macros (7), pour la prise en charge du rétroéclairage sans qu'il soit nécessaire d'installer le moindre logiciel (14), pour la gestion de l'appairage Bluetooth (3) et même de raccourcis pour la gestion de profils (4). Bien sûr, au départ, il faut avoir le petit guide sous les yeux pour s'y retrouver, mais que c'est ingénieux.
Revenons pour terminer cette partie sur le cas plus spécifique du rétro-éclairage. Celui-ci est évidemment au programme et malgré la petitesse du clavier, rien ne manque véritablement à l'appel à ce niveau. Comme sur tous les produits un peu haut de gamme, le SK621 bénéficie effectivement d'un éclairage RGB que l'on peut paramétrer touche par touche... à condition toutefois d'utiliser le logiciel CM Portal sur lequel nous aurons l'occasion de revenir.
Sans ledit programme, les réglages sont déjà intéressants, Cooler Master ayant toujours en tête de faire de son clavier un produit nomade. En l'absence du logiciel, on peut manipuler le niveau de chacune des trois couleurs RGB pour un résultat précis. On peut également choisir le type d'animation voulu, mais les choses sont évidemment tout à la fois plus simples, plus précises et plus complètes avec CM Portal.
La conception ouverte du SK621 est pour beaucoup dans le résultat assez flatteur du rétro-éclairage. Forcément, la lumière aura tendance à « partir » sur les côtés, se diffusant sur l'aluminium brossé de la structure. Quoique nous ne soyons pas forcément fan de ces illuminations façon « arbre de Noël », le rendu est réussi. On peut évidemment régler assez finement la puissance de l'éclairage de sorte que les amateurs de lumières vives y trouvent leur compte autant que ceux ayant une préférence pour une lumière plus subtile. Notez que la lecture des caractères sur les touches ne pose aucun problème, rétro-éclairage activé.
Attention cependant, petite taille oblige, le SK621 n'embarque pas avec lui une batterie de très grande capacité. Cooler Master a fait de ce fonctionnement sans-fil - via le Bluetooth - un des principaux arguments de vente de son produit. Rétro-éclairage désactivé, il n'y a vraiment aucun souci à se faire et nos tests ont permis d'estimer l'autonomie de la batterie à plus ou moins 1000 heures.
En revanche, le rétro-éclairage fait drastiquement chuter ce chiffre et là, les choses dépendent évidemment de la puissance de l'illumination. comptez toutefois une grosse vingtaine d'heures s'il est activé en continu à pleine puissance. Notez que Cooler Master a eu l'intelligence de placer un petit indicateur de niveau de batterie sur la touche verrou majuscule : celle-ci clignote en rouge une fois toutes les 20 secondes à moins de 30% de batterie, puis deux fois toutes les dix secondes à moins de 15%. Pratique.
Nous avons déjà regretté - très modérément compte tenu de la taille du SK621 - l'absence de connecteur USB pass-through. Soulignons en revanche l'excellent comportement de la connexion Bluetooth. Tout d'abord, l'appairage se fait de manière particulièrement rapide et un système de touches de raccourci vient en simplifier la gestion. Il est important de préciser qu'il est aussi très simple de basculer entre plusieurs appareils Bluetooth grâce aux touches W, X, C utilisées conjointement à la touche Cooler Master.
Le SK621 nécessite un appareil au moins compatible Bluetooth 4.0 et les versions supérieures sont évidemment reconnues. Nous n'avons pas expérimenté la moindre déconnexion durant nos essais, mais il est malgré tout important de préciser que notre environnement n'est pas sujet aux interférences. En revanche, notons que la latence - très correcte selon nos standards personnels - n'est sans doute pas aussi bonne que sur un clavier comme le Logitech G915 et sa technologie Lightspeed. Les joueurs experts souligneront peut-être un léger manque à ce niveau : nous n'avons rien ressenti.
Interrupteurs ultra-plats et hautes performances
À l'heure actuelle, il y a une vraie concurrence qui se met en place autour de la conception de contacteurs mécaniques les plus plats possibles. L'objectif est bien sûr d'obtenir un encombrement minimum - proche des claviers à membranes - tout en conservant la réactivité propre aux mécaniques standards. Kailh, Gateron et d'autres y sont tous allé de leur modèle. Cherry en tant que leader historique sur le marché du switch ne pouvait évidemment pas rester les bras croisés.La réponse de l'Allemand est à la hauteur de sa réputation et les Cherry MX LP sont d'excellente facture. Ils existent en deux versions : red et speed. Seule la première est disponible sur la gamme SK de Cooler Master. Il s'agit de contacteurs dits « silencieux » en ce sens que leur actionnement n'engendre pas ce clic caractéristique et relativement gênant. N'espérez toutefois pas un comportement complètement silencieux, nous ne sommes pas sur du clavier à membranes.
Le Cherry MX LP red est particulièrement réactif, plus encore que les modèles Kailh utilisés par Logitech sur son G915, avec une course totale de 3,2 mm, mais un actionnement dès 1,2 mm. C'est à ce niveau que les Cherry MX LP speed se distinguent : ils s'actionnent dès 1 mm. La pression requise pour cet actionnement est de 45 g, un chiffre faible qui autorise une frappe particulièrement alerte, tout en légèreté. À l'usage nous avons véritablement été emballés par ces contacteurs dont la course courte est un régal de réactivité.
Les sessions de frappe au kilomètre ne posent strictement aucun problème. Au contraire, le SK621 se place dans le peloton de tête des claviers autorisant la frappe la plus rapide. Cela tient au contacteurs bien sûr, mais également à l'inclinaison - subtile - du clavier et à la forme des keycaps. Globalement plates, mais légèrement creusées là où se pose le doigt, elles autorisent un déplacement très rapide : il n'est pas nécessaire de lever significativement le doigt avant de le déplacer. Aucun risque non plus d'accrocher une autre touche « au passage ».
Aussi efficaces soient-elles pour la saisie, ces keycaps pourraient toutefois constituer un petit défaut sur le jeu vidéo. Certains joueurs apprécient un revêtement peut-être un peu plus rugueux ou des touches davantage en « relief ». Ce n'est pas notre cas, mais si vous faites partie de ces joueurs, nous ne saurions trop vous conseiller de tester quelques heures durant un clavier comme le SK621 avant d'investir.
La question des nuisances sonores est un autre « problème » que Cooler Master balaye de manière très élégante. Précisons tout de suite que le SK621 n'est en aucun cas un clavier silencieux. Les bruits générés lors de la frappe ne sauraient se comparer avec ceux d'un clavier à membranes doté d'une structure plastique. Cependant, l'utilisation de contacteurs sans clic permet déjà de limiter considérablement la gêne provoquée par nombre de claviers mécaniques.
Au moment de la frappe, le seul bruit qui se fait sentir est celui du clac de la touche qui vient cogner la structure du clavier. Un bruit plutôt sourd qui n'agresse ni les oreilles de l'utilisateur ni celles de son entourage direct. Mieux, la conception de la structure du SK621 parvient à contenir la propagation du son. C'est une jolie prouesse de la part de Cooler Master tant nombre de concurrents à structure ouverte sont handicapés par une espèce d'écho, de résonance particulièrement désagréable. Bilan sonore très satisfaisant.
Enfin, terminons par un petit mot sur CM Portal, le logiciel maison de Cooler Master. Nous l'avons dit, le SK621 - nomade - peut fonctionner sans ce logiciel. Il dispose alors encore de la plupart de ses fonctionnalités, mais l'installation de CM Portal autorise un accès plus direct à la gestion sans-fil, aux macros et aux options du rétro-éclairage. La prise en charge des différents profils utilisateur est également simplifiée et il nous faut ici saluer l'ergonomie générale d'un soft sans doute moins riche que les offres concurrentes, mais très léger tant côté téléchargement qu'occupation mémoire.
Cooler Master SK621 : l'avis de Clubic
Il y a seulement quelques jours, nous estimions que les G815 et G915 de Logitech constituent « ce qui se fait de mieux en la matière ». Nous révisons aujourd'hui un peu notre jugement tant Cooler Master frappe fort avec un produit peut-être en retrait sur certains points, mais en avance sur d'autres et... tellement meilleur marché.Afin de rallier tous les suffrages, Cooler Master ne se limite pas au seul SK621 que nous apprécions pour sa compacité extrême. Non, le constructeur dispose de deux autres modèles : le SK630 est au format TKL quand le SK650 adopte lui une configuration plus standard de 105 touches. On pourra reprocher à l'ensemble de cette gamme quelques faiblesses au niveau des touches multimédias ou des macros dédiées, mais il s'agit de défauts bien faibles par rapport à leurs innombrables qualités.
Bien sûr, les contacteurs Cherry MX low profile assurent réactivité et confort de frappe, mais c'est l'ensemble que la conception qui est à saluer. La structure même de ces produits est un modèle du genre qui allie solidité et finesse. Cette dernière n'est d'ailleurs jamais un handicap : le clavier reste bien en place et aucun effet de résonance ou d'écho n'est à déplorer. Pour le reste, c'est un véritable bonheur à utiliser aussi bien pour de la saisie au kilomètre que pour d'intenses sessions de jeu. Afin de faire bonne mesure, soulignons tout de même que les touches - particulièrement plates - pourraient gêner des joueurs habitués à des keycaps plus en relief. On s'y fait vite.
Trois versions d'un même clavier d'exception qui assurent à Cooler Master une place dans le peloton de tête des fabricants de claviers pour gamers... et pas seulement.