Dans les stations de recharge accessibles au public, les bornes en panne sont nombreuses, et plus d’une recharge sur quatre présente des défauts.
Bien aidés par les aides à l’achat, les véhicules électriques ont de plus en plus la cote auprès des Français. Mais c’est une évidence, outre les tarifs, l’accès aux services de recharge ouverts au public, surtout en itinérance, sera un facteur déterminant en vue de leur démocratisation. Dans un rapport, l’AFIREV (Association Française pour l'Itinérance de la Recharge Électrique des Véhicules) fait le point sur la situation.
470 000 véhicules électriques en circulation
Commençons par quelques chiffres afin de mettre les choses dans leur contexte. Aujourd’hui, les véhicules électriques restent très minoritaires en France : ils sont 470 000 pour un parc d’environ 39 millions véhicules.
Beaucoup de propriétaires ont d’ailleurs acquis leur véhicule électrique récemment : sur les 500 sondés de l’enquête dont il est ici question, 29% d’entre eux l’ont acquis depuis moins d’un an.
86% des conducteurs rechargent parfois leur véhicule à une borne publique
Au quotidien, la recharge à domicile est la norme dans l’écrasante majorité des cas. En effet, 79 % des utilisateurs y « ont recours régulièrement ». En revanche, 86 % confient utiliser des bornes de recharge publiques « de temps en temps ». Parmi les 14% qui ne les utilisent pas, la moitié les évitent car ils estiment qu’elles sont mal situées ou trop souvent occupées.
Pour trouver les bornes, 85 % des utilisateurs font confiance à une application de cartographie, soit installée sur leur smartphone, soit celle proposée dans leur véhicule. Le système fonctionne bien, puisque 87 % des sondés plébiscitent la facilité d’utilisation et la précision.
Dans l’ensemble, 80% des conducteurs sont satisfaits de la qualité du service de recharge, notamment sur les parkings publics. Là encore, la plupart d’entre eux louent la simplicité d’utilisation ainsi que la facilité de branchement/débranchement. En revanche, ils jugent plus sévèrement l’état des bornes.
Presque neuf sur dix d'entre eux, 85%, ont dû composer avec une borne hors service au cours des six derniers mois ; 58 % y sont confrontés régulièrement. Et en pratique, la réalité est moins reluisante que le ressenti des utilisateurs.
Presque 10% des bornes indisponibles pendant plus de sept jours consécutifs
Ainsi, selon les données recueillies par la plateforme d’interopérabilité GRIEVE, qui englobe les trois quarts du parc français, soit 22 000 points de charge, un point sur quatre n’est pas disponible tout le temps ; près d’un sur dix (9 %) a été indisponible plus de sept jours consécutifs.
Pire : sur 600 000 recharges analysées, seulement 74 % ont réussi. Autrement dit, plus d’une charge sur quatre est défectueuse, la tendance se serait aggravée au cours des derniers mois.
Les trois principaux problèmes rencontrés sont une connexion impossible (souci d’identification ou de branchement), un arrêt de la recharge ou un câble bloqué.
Comme indiqué sur la carte ci-dessous, le taux de charges réussies est plus élevé dans les régions situées à l’ouest de la France que dans celles situées à l’est. La région Île-de-France a le meilleur taux de charges abouties avec 88%, tandis que la Bourgogne-Franche-Comté et les Hauts-de-France ont les plus mauvais scores avec seulement 55% de réussite.
Les recommandations
L’AFIREV donne deux axes de progression principaux. Premièrement, faire preuve de plus de pédagogie envers les utilisateurs de véhicules électriques et leur garantir un plus ample accès à l’information. Cela passe notamment par exposer de manière plus transparente la disponibilité des bornes ou encore afficher plus de données pendant la charge.
Le second axe concerne directement les infrastructures de recharge. Il préconise surtout une diminution des disparités territoriales et une amélioration des actes de maintenance préventifs et curatifs. L’objectif est d’atteindre 100 000 bornes fonctionnelles pour l’ensemble du territoire.
C'est la première édition de ce rapport, que vous pouvez consulter en intégralité via le lien ci-dessous. L’AFIREV veut en produire un nouveau chaque année, nous verrons donc en 2022 si ses préconisations ont été suivies d’effets.
Source : AFIREV