Comme annoncé au mois de mars, General Motors a dévoilé en fin de semaine dernière la version SUV de son célèbre HUMMER dernière génération, désormais doté d’un moteur électrique. Attendu pour 2023 au mieux, le HUMMER EV SUV coûtera au moins 80 000 $, et le prix grimpera en fonction des options choisies.
Si GM espère que cette nouvelle variante pourra gommer la réputation de monstre polluant du HUMMER, le passage à la propulsion électrique n’en fait pas pour autant un véhicule écologique, loin de là.
Le renouveau du HUMMER SUV
Ces dernières années, conscient de l’engouement populaire en faveur des véhicules électriques, le groupe General Motors a investi des sommes importantes dans le développement de nouveaux moteurs électriques et de nouvelles technologies de batteries intégrées. Si le constructeur américain est encore loin d’envisager la fin des moteurs thermiques sur ses gammes grand public, il cherche cependant à se défaire de l’image de « gouffre à pétrole » qui collait à la peau de son gigantesque 4x4 HUMMER.
Conçu à partir du véhicule militaire HUMVEE, qui ne s’encombre guère de problématiques liées à la consommation ou à l’écologie, le HUMMER a longtemps été un véhicule de référence pour les stars hollywoodiennes, les millionnaires flambeurs, voire certains chefs d’entreprise… qui lui préfèrent depuis quelques années les modèles électriques de Tesla ou de Toyota. Pour se refaire une image de marque, il fallait donc doter le HUMMER d’une propulsion électrique.
La première étape a donc consisté à développer un HUMMER électrique en version pick-up, dont les ventes viennent à peine de débuter. Mais pour s’adapter au marché actuel, notamment citadin, le HUMMER EV sera dérivé en version SUV. Ou plutôt en plusieurs versions, dont les performances et les tarifs seront largement calqués sur les variantes pick-up.
Le HUMMER EV Edition 1, attendu début 2023, aura ainsi une puissance de 830 cv, une autonomie d’environ 480 km et sera vendu à partir de 105 000 $, soit 88 650 €. Pour bénéficier du prix de 80 000 $ (67 500 €), il faudra opter pour une propulsion moins puissante (625 cv), une moindre autonomie (400 km), et patienter jusqu’au printemps 2024.
Une propulsion propre ?
Dès l’annonce de GM, des voix se sont rapidement élevées pour questionner le positionnement « vert » du constructeur, et surtout sa communication articulée autour du « zéro émission ». Pour cause, si le HUMMER EV fera effectivement mieux que les premières variantes du légendaire 4x4 (il est en effet difficile de faire pire), la construction d’un SUV électrique aussi lourd est loin d’être neutre, écologiquement comme commercialement parlant.
Comme le rappellent de nombreux observateurs, la construction d’un véhicule de 5 tonnes génère à elle seule 20 à 30 tonnes de CO2, auxquels il faut rajouter environ 20 tonnes supplémentaires pour la fabrication de l’immense batterie du HUMMER EV, 4 à 6 fois plus grande que celle d’une petite citadine électrique.
À cela s’ajouteront les émissions nécessaires à la production de l’électricité servant à recharger le véhicule. Si certains pays comme la France, la Suède ou la Norvège disposent d’un mix électrique largement décarboné, c’est très loin d’être le cas en Amérique du Nord, et dans de nombreux états européens comme la Pologne, l’Italie ou l’Allemagne, qui se reposent encore massivement sur des énergies fossiles pour produire leur électricité. De quoi relativiser les slogans de GM donc…
Source : Electrek