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L'arnaque au compteur kilométrique est une pratique très répandue, puisque pas loin de 10 % des acheteurs de voiture d'occasion en seraient victimes.

L'achat d'une voiture d'occasion s'avère toujours délicat, et les vices cachés peuvent être nombreux. À ce petit jeu-là, celui du compteur trafiqué arrive en bonne place. Selon les données recueillies par l'UFC-Que Choisir, le taux de compteurs trafiqués en France a atteint les 9,6 % en 2022. Soit près d'un véhicule d'occasion acheté sur 10.

Les véhicules touchés par la fraude sont moins nombreux en France qu'ailleurs

Les compteurs kilométriques trafiqués s'apparentent à un véritable fléau, au vu des chiffres relativement importants avancés par l'association de consommateurs. Les 10 % de voitures analysées en 2022 faisaient l'objet d'un kilométrage mensonger présentant une réduction moyenne de (accrochez-vous bien) 34 826 kilomètres.

La société lituanienne Car Vertical, spécialisée dans la collecte de données des véhicules en circulation dans 27 pays du globe, place néanmoins la France en 3e position des pays où le taux de compteurs kilométriques trafiqués est le moins important, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, même si les chiffres restent élevés. Seules la Finlande (9,55 %) et la Belgique (9 %) font mieux. La Lettonie, en revanche, enfile le bonnet d'âne avec 23,6 % des véhicules analysés présentant une anomalie de kilométrage.

La Belgique en exemple, avec une sorte de carnet d'entretien numérique

La Belgique est rodée contre la fraude. Le pays a mis en place un système baptisé Car-Pass, qui oblige à relever le kilométrage observé à chaque passage chez un professionnel de l'automobile, par exemple lors d'un contrôle technique. Le kilométrage relevé est alors renseigné dans une base informatique qui permet, lors de la revente du véhicule, de s'assurer de la bonne foi du vendeur au moment de céder sa voiture.

Les Belges vont aller plus loin en complétant le Car-Pass par l'ajout de l'autonomie des véhicules électriques, et ce, dès le 1er juillet 2023. L'an prochain, c'est la nature de tous les travaux effectués sur le véhicule qui sera consignée dans cette fameuse base. Car Vertical évoque, à juste titre, une évolution faisant évoluer le Car-Pass en « carnet d'entretien numérique ».

La France dispose d'un système comparable, HistoVec, mis en place en 2019 sous la pression de l'Union européenne, à la suite d'une directive adoptée 5 ans plus tôt. La plateforme, propulsée par le ministère de l'Intérieur, permet aux centres de contrôle technique de renseigner les kilométrages relevés dans une base de données ensuite accessible à tous. Le titulaire du certificat d'immatriculation peut ensuite générer le rapport HistoVec de son véhicule, qu'il peut délivrer au futur acheteur. Mais contrairement au Car-Pass belge, les opérations réalisées chez un garagiste ne sont pas consignées dans le fichier.